Suite au drame d’Enfidha, où Meriem (23 ans) est morte en tombant dans une bouche d’égout, un mois après Farah (13 ans) décédée dans les mêmes circonstances à la Marsa, Karim Arfa a décidé de fabriquer, avec de la ferraille recyclée, des barrières de protection pour les bouches d’égout. Cet artiste engagé, qui récupère essentiellement des bancs d’école usagés, et encombrant les établissements scolaires, n’en est pas à sa première action bénévole…
Âgé de 35, Karim Arfa, originaire de Siliana, a installé les premières barrières aujourd’hui, mercredi 25 novembre 2020, à El-Mourouj, où il habite : «Il m’a fallu près de 2 heures pour fabriquer cette barrière qui évitera d’autres drames. De plus la bouche d’égout ne sera pas obstruée», explique-t-il dans une déclaration à Kapitalis.
«Il y va de la sécurité des citoyens ! Cela ne coûte rien et récupérer les bancs usagés ou autres meubles rend service aux établissements qui ne parviennent pas à s’en débarrasser. Cela fait aussi du bien à l’environnement et nous permet de protéger la nature», ajoute le peintre décorateur en bâtiment, en espérant que les municipalités prennent contact avec lui pour généraliser cette protection et en ajoutant : «Avec de la ferraille recyclée on peut tout inventer, absolument tout!».
«Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres», tel est la devise de Karim Arfa, qui a découvert sa passion pour le recyclage de la ferraille, en 2018.
Depuis, il joint l’utile à l’agréable, en fabriquant «des choses utiles», dit-il, notamment des bancs pour les patients, dans la cour des établissements sanitaires à Ben Arous et à Siliana, sa ville d’origine.
Il a également fait parler de lui en fabriquant des armoires, des bennes à ordures colorées, toujours à partir de la ferraille recyclée, ou encore en redonnant vie à des bancs dans des établissements scolaires dans les zones rurales.
Karim Arfa, artiste dévoué a un autre projet en cours : construire un pont qui mène à l’école, là où l’élève, Maha Gadhgadhi, est décédée emportées par les eaux de l’oued Mofda à Fernana (Jendouba).
Toutes ses bonnes idées sont à encourager et les autorités devraient aider Karim Arfa, et lui faciliter les démarches pour qu’il puisse récupérer les bancs et meubles usagés.
«Les écoles les entassent dans la cour et la mairie ne disposent pas d’assez de moyens pour les détruire. Et pourquoi les détruire puisqu’ils peuvent être utilisés pour de bonnes causes. Je suis un citoyen engagé et je suis capable de redonner une seconde vie très utile, à de la ferraille encombrante et polluante» , a-t-il encore dit, en concluant : «Tout ce que je fabrique, je le fais bénévolement et surtout avec beaucoup d’amour»
Y. N.
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