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Peu importent les risques sanitaires qu’elle présente, la prière du vendredi doit reprendre, selon Noureddine Bhiri

Tout le monde le sait : la religion représente le fonds de commerce principal des islamistes. C’est grâce à cette stratégie qu’ils arrivent à gagner la sympathie des crédules dans les pays à majorité musulmane. En Tunisie, le parti Ennahdha ne déroge pas à cette règle.

C’est dans ce cadre que le dirigeant et chef du bloc parlementaire du mouvement islamiste, Noureddine Bhiri, a appelé, ce mardi, 1er décembre 2020, au Parlement, à reprendre la prière du vendredi, suspendue depuis quelques semaines dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus.

Malgré la situation sanitaire exceptionnelle que traverse le pays, comme le reste du monde, ayant nécessité la prise de plusieurs mesures visant à protéger les Tunisiens de la pandémie mortelle, et malgré le risque que présenterait la reprise de la prière du vendredi, une pratique islamique qui s’exerce de façon collective et qui exige donc un regroupement fortement déconseillé par les spécialistes, tout ce qui intéresse M. Bhiri, est de «gagner des points» auprès des pratiquants… au détriment de leur sécurité sanitaire et de celle du reste des Tunisiens.

Pour se justifier, il a affirmé que «la fermeture des mosquées et l’interdiction de la prière du vendredi estmonkar” (va à l’encontre des préceptes religieux, ndlr)». Oui c’est avec ce jargon religieux que s’exprime un député dans un pays démocrate et civil, pour donner un avis sur une question sanitaire. Pathétique !

Cela dit, ce qu’il affirme est, en partie, faux, car depuis une semaine, les mosquées ne sont plus fermées. Seule la prière du vendredi est suspendue, tout comme d’autres activités culturelles et sportives moins dangereuses d’ailleurs.

L’ancien ministre de la Justice affirme même que la suspension de cette prière «est une agression contre les Tunisiens», rappelant, ridiculement, que les bars et les hôtels sont ouverts… comme si les risques sanitaires et les enjeux économiques de ces endroits étaient comparables à ceux de la prière collective, ou comme s’il y avait une concurrence entre les fidèles (qui vont à la mosquée) et les «infidèles» (qui vont aux bars et aux hôtels).

La reprise de la prière collective du vendredi doit avoir lieu lorsqu’elle sera justifiée scientifiquement, pas avec des arguments aussi dogmatiques, populistes, et surtout, irresponsables.

Cherif Ben Younès

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