Alors que le député Ennahdha Noureddine Bhiri avait appelé, hier, le président de la république à prendre des mesures contre Radio Monastir suite à un débat sur une éventuelle intervention de l’armée en Tunisie, Lotfi Zitoun dirigeant au sein du même parti, a critiqué la suspension de la directrice, du responsable de la programmation et de deux animateurs de ladite radio, estimant que cette décision est «injuste et va contre les principes de la démocratie».
«Dans les démocraties il n’y a pas de questions interdites. Ce que subissent certains responsables et journalistes de Radio Monastir à cause du contenu d’une émission est une décision injuste, erronée et contraire à la démocratie. J’appelle à sa révision !», a-t-il écrit dans un post Facebook, publié ce mercredi 2 décembre 2020.
Le dirigeant nahdhaoui, a également rappelé qu’il y a un mois, certains appelaient à la levée de toutes les restrictions sur les radios et chaînes de télévision : «aujourd’hui certains d’entre eux appellent à bâillonner les médias et à… les punir».
Rappelons que Radio Monastir avait diffusé, hier, un débat avec les auditeurs, lors de l’émission «L’avis et l’avis contraire», sur une probable intervention de l’armée en Tunisie, pour lever les rassemblements, notamment le blocage des productions.
Peu de temps après, la Radio Tunisienne a annoncé la suspension de la directrice de Radio Monastir, du responsable de la programmation et des deux animateurs de cette émission, pour «déviation de la ligne éditoriale de l’établissement», tout en annonçant qu’une enquête a été ouverte à ce sujet.
Notons que des auditeurs ont lancé une campagne depuis hier, pour soutenir la radio estimant qu’ils s’agissait d’un «débat qui entre dans le cadre de la liberté d’expression», ont-il dit, tout en estimant que la décision de la radio tunisienne a été hâtive.
Certains se sont même rassemblés devant le siège de la Radio pour montrer leur soutien aux employés suspendus, tout en appelant la Radio tunisienne à revenir sur sa décision.
En revanche d’autres citoyens ont apprécié la décision de l’établissement public estimant que le débat s’apparente à un appel à la «dictature militaire».
Y. N.
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