À Djerba, comme partout ailleurs en Tunisie, la santé, l’enseignement, le patrimoine, l’environnement, le tourisme, l’artisanat, le commerce, la culture, l’urbanisme, l’agriculture et leur développement conjoint, averti et harmonieux, est la seule bouée de sauvetage du marasme actuel.
Par Khaoula El Cadi *
Ils sont revenus profiter de la douceur du climat et de la richesse de nos côtes marines, il y a donc encore de l’espoir. Je parle des milliers d’oiseaux migrateurs qui ponctuent le paysage côtier de l’île en cette saison hivernale. Un tableau magique qui t’arrache à la laideur ambiante et qui te rappelle la générosité de mère nature. Un instant de pur bonheur où tu plonges dans des songes des plus paisibles. Sauf que tu es vite rattrapé par la réalité, une réalité qui n’a pas la couleur du flamant rose.
Djerba est un chantier à ciel ouvert, à l’image certes de tout le pays. Le phénomène est juste amplifié par ce déphasage entre les potentialités et les réalisations. Que faut-il faire pour pouvoir rêvasser et offrir du rêve à tous nos hôtes sans craindre de basculer dans le cauchemardesque ?
À mon humble avis il faut attaquer sur tous les fronts et ne pas penser qu’un domaine a plus de légitimité que d’autres ou qu’il soit prioritaire. Trop de temps a été gaspillé et nul ne dispose du confort d’opérer selon une gestion des priorités. Le problème est global et requiert une solution globale.
Pour ceci un éveil général est requis, un éveil basé essentiellement sur la notion de l’unicité de l’île renforcée par une totale coordination des actions entreprises. Un éveil de toutes les forces actives pour œuvrer à faire sortir les institutions publiques de la léthargie dans laquelle elles ont sombré, et à bousculer les citoyens qui ne s’acquittent pas de leurs devoirs. Un éveil animé par l’amour de soi, l’amour de la patrie et l’engagement envers les générations futures.
Depuis 2012, mes appels étaient dirigés vers les autorités, mais force est de constater qu’il serait vain de continuer à solliciter un corps inerte. Je me dirige donc vers tous mes concitoyens pour dire que la santé, l’enseignement, le patrimoine, l’environnement, le tourisme, l’artisanat, le commerce, la culture, l’urbanisme, l’agriculture et leur développement conjoint, averti et harmonieux sur toute l’île est notre seule bouée de sauvetage du marasme actuel.
Je me dirige donc vers tous mes concitoyens pour dire que nous avons besoin de l’apport de tout le monde, mais avec une coordination entre tous pour éviter de perdre en efficience ce qui entrainera forcément le découragement et l’abandon.
Je me dirige donc vers tous mes concitoyens pour dire que le moment est propice pour agir pour le bien de tous.
* Citoyenne.
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