La Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM) a envoyé une correspondance au président de la république, Kaïs Saïed, en son nom et au nom de 30 associations et organisations de la société civile tunisienne, pour l’appeler à voter favorablement pour la résolution de l’Organisation des nations unies (ONU) appelant à un moratoire universel sur l’application de la peine de mort, lors de la 75e session de son Assemblée générale, qui se tiendra ce mercredi 16 décembre 2020.
«Tous les deux ans, cette résolution permet de susciter des débats éclairés sur la question de la peine de mort. Les précisions apportées dans ces textes permettent de présenter aux États les différentes voies qu’ils peuvent emprunter dans l’objectif de réduire le recours à la peine de mort et de mettre fin à son application», lit-on dans la lettre de la CTPCM.
La coalition a, par ailleurs, rappelé que depuis 2007, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté 7 résolutions appelant à un moratoire sur le recours à la peine de mort. Un moratoire qui bénéficie, d’une année à l’autre, d’un soutien plus large.
La CTCPM rappelle également que la Tunisie est engagée dans la dynamique abolitionniste mondiale depuis 30 ans, n’ayant procédé à aucune exécution depuis 1991, et que de 2012 à 2018, elle a soutenu la résolution appelant à un moratoire sur le recours à la peine de mort.
«Lors de l’examen de la Tunisie par le Comité des droits de l’Homme des Nations unies en mars 2020, le chef de la délégation tunisienne, l’[ancien] ministre des Droits de l’homme, Ayachi Hammami a annoncé officiellement que l’État tunisien s’engageait à poursuivre le moratoire sur les exécutions, à maintenir le vote favorable de la Tunisie à la résolution appelant à un moratoire universel durant la prochaine Assemblée générale des Nations unies et à ouvrir un débat national sur la peine de mort en vue de son abolition»., lit-on également dans la correspondance.
Maintenant, la question qui se pose est : est-ce que Saïed sera sensible à ces arguments humanistes, lui qui a déclaré, à maintes reprises, qu’il était favorable à la peine de mort, en usant d’un discours aussi arriéré que populiste ?
Outre la CTCPM, les organisations et associations signataires sont : la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, le Comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales, le Syndicat national des journalistes tunisiens, l’Association tunisienne des femmes démocrates, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, l’association Vigilance pour la démocratie et l’État civique, l’Organisation contre la torture en Tunisie, le Centre de Tunis pour la liberté de la presse, la Fondation Hassen Saadaoui pour la démocratie et l’égalité, l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement, Euromed-rights, l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles, l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires, l’association Arts et cultures des deux Rives, l’association Citoyennes, l’association Citoyenneté, développement, cultures et migrations des deux rives, l’association Création et créativité pour le développement et l’embauche, l’Association des tunisiens de France, l’association l’Art la Rue, l’association Nachaz-Dissonances, l’association Perspectives-El amel ettounssi, l’association Damj tunisienne pour la justice et l’égalité, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie, le comité Vigilance pour la démocratie en Tunisie – Belgique, le forum Attajdid pour la pensée progressiste, Free Sight Association, la Ligue des écrivains tunisiens libres, l’association No peace without justice, l’Observatoire national de défense du caractère civil de l’Etat et Organisation 10 – 23 de Soutien au Processus de la Transition Démocratique.
C. B. Y.
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