La stratégie d’Abir Moussi et du Parti destourien libre (PDL), qui consiste à multiplier les actions visant à démasquer les dirigeants des autres partis centristes et à prouver leur hypocrisie et leur complaisance calculée à l’égard des islamistes, est en train de donner ses fruits, qui plus est, avec l’aide active de ces mêmes partis. Décryptage…
Par Imed Bahri
Abir Moussi et le Parti destourien libre (PDL) ne se faisaient pas d’illusion sur la disposition des autres blocs parlementaires à soutenir la motion qu’ils ont présentée pour faire condamner les partis et les organisations qui justifient la violence religieuse et le terrorisme. Et pour cause : ces partis ne se sont jamais gênés de se poser comme des alliés objectifs du parti islamiste Ennahdha et de son satellite takfiriste Al-Karama, l’essentiel étant pour eux de contrer Mme Moussi et son parti dont la montée dans les sondages d’opinion semble irréversible.
La preuve de cette «alliance objective» nous a été fournie encore une fois aujourd’hui, mardi 15 décembre 2020, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), lors de la plénière consacrée à l’examen de ladite motion et qui a été marquée, comme on s’y attendait, par l’absence des députés issus des partis soi-disant «révolutionnaires» (notamment Attayar et Echaab), et dont la «ferveur révolutionnaire» se résume désormais à l’hostilité à Mme Moussi et au PDL et à la dénonciation ô combien anachronique de… l’ancien régime tombé, faut-il le rappeler, depuis a dix ans.
Enferrés dans leur dogmatisme idéologique, ces «révolutionnaires de la vingt-cinquième heure» feignent d’oublier que la dénonciation de l’ancien régime et à plus forte raison de Abir Moussi (si tant est que la présidente du PDL représente cet ancien régime) n’a plus aujourd’hui aucun sens pour la majorité des Tunisiens dont un grand nombre n’hésite plus à exprimer ouvertement la nostalgie… des belles années de Ben Ali.
Cela dit, on notera au passage que la stratégie de Mme Moussi et de son parti, qui consiste à démasquer les dirigeants des autres partis et à prouver leur hypocrisie et leur complaisance à l’égard des islamistes, est en train de donner ses fruits : la chute de ces partis et de leurs dirigeants dans les sondages d’opinion et l’irrépressible montée de Mme Moussi et des Destouriens dans ces mêmes sondages sont la preuve éclatante, s’il en est encore besoin, du succès de cette stratégie d’écrémage et de démarquage qui permettra, à terme, aux électeurs de trier, de classer et d’isoler… les complaisants, les hypocrites et les menteurs.
De là à affirmer que, par leur aveuglement doctrinaire et leur petits calculs politichiens, les adversaires de Mme Moussi sont en train d’apporter de l’eau à son moulin, il y a un pas que nous sommes désormais nombreux à être tentés de franchir.
Le jour où l’on comprendra enfin que plus on attaquera Mme Moussi, plus elle montera dans les sondages, on saisira peut-être enfin ce que les Tunisiens attendent de leurs dirigeants politiques et tout l’intérêt qu’ils portent aujourd’hui à cette dame de fer, fidèle à ses convictions, droite dans ses bottes et peu encline aux marchandages et aux concessions.
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