«Je ne permettrai aucune perturbation de l’institution sécuritaire», a lancé le chef du gouvernement Hichem Mechichi en commentant le limogeage du ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, qu’il a décidé hier, mardi 5 janvier 2021.
Interrogé par des journalistes à l’issue d’une réunion qu’il a organisée ce mercredi 6 janvier, Hichem Mechichi qui s’est auto-désigné pour gérer le département de l’Intérieur par intérim, a expliqué ce limogeage par des tentatives de perturbations de l’institution sécuritaire.
«Moi je n’accepte pas cela et j’y ferai face. Pour moi nous devons respecter les cadres de cette institution. On a vu des choses qui ont perturbé l’institution sécuritaire», a-t-il encore dit.
Hichem Mechichi a ajouté que les dernières nominations et les mutations de cadres de la sûreté nationale et de la garde nationale décidées par Taoufik Charfeddine ont, dans ce sens, toutes été annulées.
«On ne peut pas se permettre, d’autant par une pareille conjoncture, de procéder à des nominations sans consulter les hauts responsables, ni le chef du gouvernement», a-t-il ajouté, évoquant même «des tentatives d’infiltration».
Interrogé sur la rumeur indiquant que le limogeage de M. Charfeddine a été décidé dans le cadre d’une décision partisane, le chef du gouvernement répondra : «Si cette raison que je viens de vous indiquer n’est pas suffisante et que l’on se mettre à chercher des raisons partisanes… Pour moi cette raison est amplement suffisante et moi je ne permettrai aucune perturbation de l’institution sécuritaire», a-t-il insisté.
Or plusieurs parties affirment le contraire, à l’instar du député Attayar, Hichem Ajbouni, qui a indiqué, aujourd’hui, que limogeage de Taoufik Charfeddine, est une décision planifiée par le chef du gouvernement depuis le jour de la prise de ses fonctions, et qui avait été annoncée en septembre dernier, parmi 7 autres limogeages, par Nabil Karoui, président de Qalb Tounes, l’une des composantes principales de «la ceinture politique» du chef du gouvernement
On notera au passage que M. Mechichi n’a pas respecté la mesure de l’auto-confinement suite à son retour de Paris, où il s’était rendu pour un voyage personnel le 31 décembre 2020 : le dernier communiqué du ministère de la Santé relatif au restrictions de voyage , datant du 10 novembre dernier, indique que dans le cas d’un retour en Tunisie, après un court séjour (moins de 5 jours), la quarantaine est obligatoire à domicile ou dans les centres dédiés et aux frais du voyageur pendant une durée de 7 jours.
Y. N.
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