Pour financer son budget 2021, la Tunisie, qui fait face à une grave crise économique et une forte grogne sociale, et dont la dette publique atteint 90% du PIB, envisage d’émettre, d’ici le mois de juillet prochain, son premier sukuk, obligation respectant les préceptes de la charia islamique.
D’après Ali Kooli, ministre de l’Économie, des Finances et du Soutien à l’investissement, la Tunisie cherche à mobiliser à travers ce mécanisme de financement jusqu’à 300 millions de dinars tunisiens (MDT), montant qui devra être levé sur le marché intérieur
Depuis 2015, la Tunisie a souvent annoncé vouloir lever 1 milliard de dinars de financement grâce à ce mécanisme, censé lui offrir des conditions plus avantageuses, mais l’opération a souvent été retardée par des lacunes dans les dispositions réglementaires, malgré l’adoption de plusieurs lois dans ce sens.
Il faut noter que le budget 2021 de la Tunisie prévoit au total 20 milliards de dinars d’emprunts, dont 13,5 milliards d’emprunts extérieurs. Et M. Kooli a annoncé que Tunis envisage de lever jusqu’à 8 milliards de dinars (3 milliards de dollars US) d’obligations sur le marché international de la dette, ajoutant dans une déclaration à Reuters : «Je crois qu’il y a une réelle possibilité d’aller sur les marchés pour au moins 1 milliard de dollars en 2021».
Pour atteindre cet objectif, les autorités veulent conclure un nouvel accord de garantie de prêt d’un milliard de dollars avec les Etats-Unis, sachant que les dégradations successives de la note souveraine du pays au cours des 10 dernières années risquent de refroidir les éventuels bailleurs de fonds, de renchérir le taux d’intérêt et de raccourcir le délai de remboursement.
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