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Jusqu’à quand Kaïs Saïed va-t-il ignorer l’Afrique ?

Le président de la république Kaïs Saïed donne l’impression de ne pas porter d’intérêt pour l’Afrique, le continent auquel la Tunisie a pourtant donné son nom antique, l’Africa des Romains et Ifriqiya des Arabes. Le continent aujourd’hui considéré par les grandes puissances comme un vrai réservoir de la croissance mondiale. Mais est-ce vraiment une simple impression ? Non bien sûr…

Par Chedly Mamoghli *

À l’instar de la réunion avec les chefs de missions diplomatiques des pays de l’Union européenne, mardi 23 février 2021, le président Saïed doit faire de même avec les chefs de missions diplomatiques des pays africains, et cela pourrait prendre la forme d’un déjeuner de travail.

Tunisie – Afrique : des relations anesthésiées

Depuis son arrivée au pouvoir il y a un peu plus d’un an, le chef de l’Etat ne boude pas l’Afrique, mais il ignore complètement notre continent. Aucune visite officielle dans un pays africain. Aucune visite officielle d’un chef d’Etat africain en Tunisie. Aucune participation à aucune édition d’aucun sommet africain. Aucune politique africaine. Déjà que la Tunisie n’a jamais fait montre de dynamisme dans ses relations avec l’Afrique et qu’elle a toujours été paresseuse dans ses rapports avec les pays de son propre continent, l’actuel président a complètement anesthésié ces relations.

Ceci est d’autant plus irresponsable et inacceptable que la Tunisie est membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour une période de deux ans (2020-2021, Ndlr), et doit par conséquent être à l’écoute des États africains, être en connexion permanente avec eux et être leur voix au sein du cénacle le plus important du concert des nations qu’est le Conseil de sécurité de l’ONU.

Une vision caduque et hors du temps

Pour Saïed, le monde se résume aux Arabes et à quelques partenaires de l’Europe de l’Ouest. Une vision caduque et hors du temps. Et son entourage fait de carriéristes et de courtisans ne le lui rappelle jamais et n’essaye jamais de le pousser sur la bonne voie. Quant à celui qui était son conseiller diplomatique et qui est aujourd’hui ministre des Affaires étrangères (Othman Jerandi, Ndlr), un carriériste effacé, sa seule et unique obsession est de se maintenir à son poste, le rendement diplomatique peut attendre… D’ailleurs, depuis que ce carriériste effacé est MAE, il n’y a plus de conseiller diplomatique du président de la république. Saïed n’a pas cru bon de lui nommer un successeur ce qui en dit long sur l’importance de la diplomatie pour notre auguste président.

En négligeant et ignorant l’Afrique, c’est la Tunisie qui perd et non le contraire.

* Juriste.

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