Ceux qui continuent à bouder Abir Moussi pour des raisons irrationnelles se trompent de combat comme ils se trompent de croire que les partis qui pactisent, ou sont disposés à le faire, avec Ghannouchi, leur seront d’un quelconque secours car on ne peut attendre d’un pompier pyromane d’éteindre les feux qu’il allume; comme on ne peut compter sur Ghannouchi pour trouver des solutions aux problèmes qu’il a sciemment crées pour la Tunisie.
Par Rachid Barnat
Depuis le retour de son exil doré londonien le 30 janvier 2011 à la faveur du coup d’Etat ourdi par son maître l’émir du Qatar, Rached Ghannouchi s’est comporté en Tunisie comme dans un pays conquis, pratiquant la razzia à tous les niveaux, vidant les caisses de l’Etat, saccageant les institutions de la république et considérant la Tunisie comme un butin de guerre.
Les espoirs trahis par Béji Caid Essebsi
Quand Béji Caid Essebsi s’est levé pour dire qu’il sera le rempart des Tunisiens contre l’invasion des Frères musulmans et contre leur obscurantisme, mon espoir a rejoint celui de millions de Tunisiens choqués par ces nouveaux Bani Hilal venus détruire tout ce que les Destouriens avaient patiemment construit depuis près d’un siècle; et répandre leur wahhabisme par la force et la terreur, alors que nos ancêtres l’avaient fermement rejeté !
C’est avec joie que je me suis rendu à Monastir assister à la naissance de Nidaa Tounes, comme des milliers de Tunisiens qui ont fait le déplacement pour le baptême de ce parti «sauveur de la Tunisie»!
Mais voilà, l’espoir a été de courte durée : Béji Caid Essebsi nous a trahis !
Et dès l’annonce de son alliance avec Ghannouchi, que nous découvrirons déjà antérieure aux élections de 2014, j’ai rompu avec Béji Caid Essebsi et avec Nidaa Tounes, ce parti sorti du néant pour se placer en tête, tant il a suscité d’espoir!
Et d’avoir dénoncé la trahison de Béji Caid Essebsi dans mes posts sur Facebook et dans mon blog, j’ai perdu beaucoup de mes lecteurs, mécontents que j’ai osé critiquer Béji Caid Essebsi, convaincus qu’il fallait lui laisser le temps pour tuer la bête à laquelle il s’est allié; me trouvant impatient et dur envers lui !
Mais «n’est pas Mitterrand qui veut», je répondais alors à certains qui me rappelaient le coup de maître du socialiste français qui s’est allié au communiste Georges Marchais pour mieux le neutraliser ! Tout en leur rappelant que ces partis sont républicains, contrairement à Ennahdha qui ne l’est pas du tout.
Les couleuvres que Ghannouchi a fait avaler aux dirigeants de Nidaa Tounes
Ce qui m’avait scandalisé alors, c’était les couleuvres que Ghannouchi faisait avaler aux membres du bureau politique de Nidaa Tounes. Et ce qui m’avait le plus déçu, c’était l’attitude de certains Nidaistes dont j’appréciais les interventions et les discours avant la trahison de Béji Caid Essebsi mais que j’ai trouvés silencieux, voir hypocrites quand ils tentaient maladroitement de justifier l’injustifiable. Si certains ont fini par quitter le bateau ivre qu’est devenu Nidaa Tounes, d’autres ont continué à s’accrocher à ce bateau à la dérive.
Le plus choquant, c’était quand Béji Caid Essebsi cherchait à caser son rejeton Hafedh, que tout le monde s’accordait à dire qu’il est nul de chez les nuls !
Et l’histoire nous a prouvé qu’une alliance contre nature est vouée à l’échec; puisque c’est Béji Caid Essebsi et son parti qui en ont fait les frais !
D’échec en échec, beaucoup parmi ceux qui ont continué à accorder leur confiance à Béji Caid Essebsi attendant un miracle qui ne viendra plus ont fini par s’en détourner et déplorer sa trahison ! Certains par contre continuent à croire aux vertus du «consensus» et autre «dialogue national», trouvailles de Ghannouchi qui n’ont pour but que de le maintenir au pouvoir; et que Béji Caid Essebsi avait banalisés; et ce, malgré les échecs évidents et les mises en garde de ceux qui ont compris leurs dangers !
Abir Moussi, dernier espoir pour libérer la Tunisie des islamistes
Depuis la trahison de Béji Caid Essebsi, j’attendais l’émergence d’un authentique destourien pour libérer la Tunisie de la pieuvre islamiste et de l’étreinte mortelle dans laquelle la tient Ghannouchi !
Et ce fut Abir Moussi dont le combat et les discours lui valent un ralliement de jour en jour grandissant, parce qu’elle est le dernier espoir pour libérer la Tunisie de cette engeance islamiste après avoir vu tomber dans les bras de Ghannouchi tant d’hommes et de femmes politiques prometteurs; mais dont la compromission avec les Frères musulmans me les a faits rejeter définitivement !
La sincérité de Abir Moussi, son patriotisme, son sérieux, son intelligence politique… font que les Tunisiens se réveillent de leur cauchemar et reprennent espoir.
Elle a le mérite d’avoir désacralisé Ghannouchi que certains ont fini par prendre pour le messager Mohamed pour l’accueillir au chant de «Talaa al-Badru ‘Alaynā», réservé uniquement au prophète.
Elle n’a eu de cesse de dénoncer ses actions destructives des institutions de l’Etat dont il s’apprêtait à brader la souveraineté à ses maîtres Al-Thani du Qatar et à Erdogan qui se rêve sultan, héritier des Ottomans !
Et les sondages, l’un après l’autre, démontrent que le Parti destourien libre (PDL) est devenu le premier parti des Tunisiens. Les déçus de Béji Caid Essebsi devraient rejoindre ce parti, qui contrairement à Nidaa Toues, a un projet clair et des principes avec lesquels il ne transige pas.
Ceux qui continuent à bouder Abir Moussi pour des raisons irrationnelles se trompent de combat comme ils se trompent de croire que les partis qui pactisent, ou sont disposés à le faire, avec Ghannouchi, leur seront d’un quelconque secours car on ne peut attendre d’un pompier pyromane d’éteindre les feux qu’il allume; comme on ne peut compter sur Ghannouchi pour trouver des solutions aux problèmes qu’il a sciemment créés pour la Tunisie en application du programme des Frères musulmans !
Quant à ceux qui reprennent bêtement la critique des Frères musulmans l’accusant d’être une ex-RCD-istes, leur argument n’est plus opérant, puisque Ghannouchi a recruté de nombreux ex-RCD-istes dont la dernière recrue, Mohamed Ghariani, le dernier secrétaire général du RCD him self, pour en faire son conseiller personnel !
Alors il faut continuer sans relâche de soutenir Abir Moussi et le PDL, d’analyser leurs discours et leur programme et de convaincre petit-à-petit, non pas les politiques qui sont irrécupérables pour la plupart, mais le peuple lui-même qui va finir par voir quel est son intérêt et où est son avenir.
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