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Cible d’accusations indécentes de la part de Abir Moussi, le journaliste Sarhane Chikhaoui décide de saisir la justice

Abir Moussi a prouvé, à ceux qui en doutaient encore, qu’elle partage à peu près les mêmes idées conservatrices que les islamistes. Dans le passé, elle a déjà montré que comme eux, elle s’oppose, entre autres, à l’égalité successorale et à la dépénalisation de l’homosexualité… Aujourd’hui, sans doute comme eux aussi, elle a estimé que si un homme est à proximité d’une femme c’est qu’il y a forcément quelque chose de suspect entre les deux et que s’ils venaient à avoir un flirt en cachette, il faudrait crier au scandale et les dénoncer…

Le journaliste Sarhane Chikhaoui a décidé de saisir la justice après la diffusion d’une une vidéo portant atteinte à sa réputation sur les réseaux sociaux, à travers laquelle Abir Moussi, présidente du bloc parlementaire du PDL, l’a implicitement accusé d’avoir été avec une femme de ménage dans une pièce isolée de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), insinuant que l’objectif était de flirter.

Via un statut Facebook publié hier soir, mercredi 17 mars 2021, Sahrane Chikhaoui a expliqué qu’en empruntant la sortie de service de la buvette du Parlement (car la porte principale était fermée), il s’est retrouvé nez à nez avec la caméra de Abir Moussi, et qu’à la fin de la journée il a été surpris de voir sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il apparaît de passage devant une femme de ménage avec des commentaires de la députée qui demande ce qu’ils faisaient là-bas.

Ainsi, très facilement, et sans prendre la peine de faire la moindre vérification, Moussi a jugé les deux individus et a balancé, en direct, ses accusations indécentes à leur encontre.

«Veuillez mener vos combats loin de nous», a finalement écrit Sarhane Chikhaoui, estimant qu’il a été «une victime collatérale des lives des députés», et assurant qu’il entamera les procédures nécessaires.

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Par ailleurs, il n’a, étrangement, pas dit qu’il poursuivra en justice Abir Moussi, qui est après tout la seule personne qui a tenu des propos diffamatoires à son encontre, mais «les pages et individus qui règlent leurs comptes politiques au détriment de nos personnes». A-t-il estimé que ce serait inutile de porter plainte contre la députée étant donné qu’elle bénéficiera de l’immunité parlementaire ?

Si c’est le cas, il se trompe car sa vidéo n’entre pas dans le cadre du travail parlementaire et, par conséquent, il est insensé de parler d’immunité en l’occurrence. Mais en même temps, en Tunisie, on sait que le bon sens et la justice ne sont pas toujours respectés, comme pourrait en témoigner l’autre député, Seifeddine Makhlouf, qui n’a toujours pas été arrêté après l’affaire de l’aéroport, bien qu’il ait été pris en flagrant délit.

Quoi qu’il en soit, les propos de Mme Moussi montrent à ceux qui en doutaient encore que la femme partage à peu près les mêmes idées conservatrices que les islamistes qu’elle combat. Comme eux, elle s’oppose à l’égalité successorale et à la dépénalisation de l’homosexualité… Et sans doute comme eux aussi, elle estime que si un homme est à proximité d’une femme c’est qu’il y a forcément quelque chose de suspect et que s’il y a eu un flirt entre les deux, il faut crier au scandale.

Cherif Ben Younès

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