La guerre continue de faire rage chez les nationalistes arabes. Il ne s’agit ni de Nasser ni de Kadhafi ni de Saddam Husseïn ni d’Hafez Al-Assad mais de leurs «héritiers» en Tunisie, Ahmed Safi Saïd, Khaled Krichi et Zouhaier Maghzaoui. Réagissant aux propos du colérique Ahmed Safi Saïd qui a déclaré vendredi 26 mars 2021 chez Sameh Meftah: «J’ai battu ce lâche Khaled Krichi à l’Assemblée devant Zouhir» (Zouhaier Maghzaoui, Ndlr), Khaled Krichi a nié avant de nuancer….
Par Imed Bahri
«Noureddine Taboubi me demandait avec insistance de faire campagne pour ‘‘Zouhir’’ Maghzaoui et Haykel Mekki… ‘‘Zouhir’’ était à mes pieds en pleurant à Gafsa me suppliant d’aller avec lui à Kébili et Douz pour l’aider dans sa campagne. Qui est Zouhir? C’était un employé à l’UGTT… Quant à ce lâche Khaled Krichi ‘‘atitah triha’’ (je lui ai donné une bastonnade, Ndlr) à l’Assemblée devant Zouhir. Il ne connaissait même pas quatre personnes à Kairouan, c’est moi qui lui ai fait sa campagne… Ils ne connaissent pas la valeur des grands, ce sont des gamins», a déclaré Ahmed Safi Saïd sur la chaîne Carthage+, vendredi 26 mars 2021.
Ah ces héros révolutionnaires ‘‘Zouhir’’ et Khaled Krichi!
Avant-hier, mardi 30 mars, sur Shems FM, c’est ‘‘Zouhir’’ qui a démenti avoir pleuré aux pieds d’Ahmef Safi Saïd à Gafsa en 2019 prétextant n’avoir jamais pleuré aux pieds de Ben Ali pour le faire à ceux d’Ahmed Safi Saïd. Mais il reste à savoir si Ben Ali avait entendu parler de ‘‘Zouhir’’, complètement inconnu avant la chute de ce dernier en janvier 2011.
Hier, mercredi 31 mats, c’était le tour de Khaled Krichi sur Mosaïque FM de démentir les propos d’Ahmed Safi Saïd et jouer au matamore face à l’ancien régime maintenant qu’il est tombé depuis plus de dix ans : «Je n’ai pas été battu par Ahmed Safi Saïd et la dernière fois que je l’ai été c’était en 2009 par la police de Ben Ali», information invérifiable.
Ah ces héros révolutionnaires ‘‘Zouhir’’ et Khaled Krichi! À entendre tous ces matamores qui sortent d’on ne sait où et qui prétendent avoir été des héros sous l’ancien régime, on se demande alors comment celui-ci a-t-il pu tenir pendant plus de deux décennies!
Dans son entretien avec mosaïque, Krichi poursuit en nuançant : «Nous nous en sommes venu aux mains» avec Ahmed Safi Saïd. Après, Krichi a-t-il été battu ou pas par ce dernier ? Il n’y a que les enregistrements des caméras de surveillance de l’Assemblée qui peuvent affirmer laquelle des deux versions est juste, celle d’Ahmed Safi Saïd ou de Khaled Krichi.
La volte-face des dirigeants d’Echaab et la colère d’Ahmed Safi Saïd
Le motif de la bagarre, c’est que le mouvement Echaab, en contrepartie de l’implication de Saïd dans leur campagne législative qui a été une réalité factuelle et qu’ils reconnaissent eux-mêmes, et du fait qu’ils aient profité de sa popularité, devait proposer le journaliste au poste de chef de gouvernement. Krichi a déclaré hier sur Mosaïque: «Au début, le parti a accepté de le proposer mais après il y a eu un changement… Saïd est une parenthèse fermée maintenant, il appartient au passé. Nous, nous ne nous occupons pas des délires des petits mais des grandes questions», a-t-il déclaré, comme un grand.
C’est exactement cette volte-face qui a fait exploser le colérique Safi Saïd. Il s’est senti utilisé et trahi. D’ailleurs, il l’avoua chez Sameh Meftah : «Ils m’ont utilisé comme aujourd’hui ils utilisent Kaïs Saïed qu’ils vont détruire».
Le mouvement Echaab n’a pas respecté sa parole et pire, il y a une mauvaise foi de la part de Krichi, ‘‘Zouhir’’ et Haykel Mekki qui disent qu’Ahmed Safi Saïd roule pour Ennahdha. Alors s’il roule pour Ennahdha, pourquoi avoir sollicité son soutien pendant les législatives? De plus, la proximité de Saïd avec Ennahdha et surtout de son président Rached Ghannouchi ne date pas d’hier et n’est surtout pas une nouvelle donne, contrairement à ce que veulent le faire croire les députés du mouvement Echaab, elle date de décennies. Les deux hommes sont des amis depuis qu’ils étaient tous les deux en exil.
Ahmed Safi Saïd est certes un peu mégalomane, arrogant et agressif cependant les cadres du mouvement Echaab sont de mauvaise foi, n’ont pas de parole et surtout sont des opportunistes. D’ailleurs, que peut-on sérieusement attendre, sur le plan moral, de personnes qui se disent démocrates, en Tunisie, et qui soutiennent le dictateur Bachar Al-Assad, en Syrie ?
Donnez votre avis