Habib Karaouli, Pdg de Cap Bank, une banque d’affaires et de conseils, appelle les banquiers et les pouvoirs publics en Tunisie à accélérer la numérisation.
Dans un entretien avec le magazine ‘‘African Banker’’ (n°63, du 3 avril 2021), Habib Karaouli a souligné les faiblesses majeures du système bancaire tunisien. En plus de son atomisation (24 banques et un taux de bancarisation des plus faibles, d’à peine 36%), et de sa concentration (6 banques seulement accaparant 73% du produit net bancaire, 75% des dépôts, et presque 75% des crédits accordés), le banquier d’affaires a souligné la faiblesse des systèmes d’information des banques qui ont encore du chemin à faire dans ce domaine. «Nous sommes dans une situation paradoxale où le client de la banque s’est développé plus rapidement en matière de système d’information, de qualité et de performance de gestion que la banque elle-même. Nous avons pris un retard d’une dizaine d’années par rapport aux pays d’Afrique subsaharienne sur le mobile banking et la banque à distance», a déclaré M. Karaouli.
Interrogé sur les causes de ce retard, l’expert évoque les politiques qui «n’ont pas conscience de l’impératif de transformation numérique et de transformation de la société», mais aussi «le conservatisme du corps bancaire tunisien» lequel «bénéficie d’une rente différentielle qui ne l’encourage pas à changer et ne subit aucune concurrence déstabilisante.»
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