Le retour de la croissance dans l’Union européenne, qui représente les deux-tiers des échanges extérieurs de la Tunisie, impulsera l’activité économique dans notre pays, qui doit s’y préparer et être en mesure, le jour J, de répondre positivement à une hausse de la demande extérieure. Cependant, des incertitudes subsistent quant à la dynamique de la croissance européenne pour l’année en cours, certains experts estimant que celle-ci ne saurait devenir effective et palpable qu’en 2022.
Par Amine Ben Gamra *
Les perspectives économiques en Tunisie pour cette année 2021 sont conditionnées par trois facteurs majeurs.
Le premier facteur n’est autre que la stabilité dans le pays. Si l’on regarde la scène politique nationale et les tensions permanentes qui la caractérisent, on a le sentiment que l’élite tunisienne ne sait pas exactement quoi faire pour face à des problèmes ayant un impact économique important. Cette instabilité est à l’origine du manque de confiance qui l’alimente en retour et accroît le manque de visibilité et l’instabilité dans les marchés.
L’équation à plusieurs inconnus de la pandémie de la Covid-19
Le second facteur qui conditionne une hypothétique reprise de la croissance est l’évolution de l’incontournable pandémie de la Covid-19, puisque l’économie mondiale ne pourra pas repartir en 2021 sans l’éradication du virus, dont la virulence s’est accrue ces dernières semaines.
En effet, ladite pandémie a imposé des restrictions sur les activités de commerce et des services, notamment la fermeture des frontières, la limitation du tourisme et la contraction des investissements directs étrangers (IDE). Il est clair que toute éventuelle reprise est tributaire de la capacité des nations à vaincre ou non la Covid-19. Or, aujourd’hui, personne ne peut affirmer avec certitude que les vaccins mis au point permettront d’éradiquer le fameux virus au bout de quelques mois, et surtout sans conséquences négatives sur les patients vaccinés. Sachant que les mutations du virus génèrent déjà des inquiétudes dans certains pays européens, principaux partenaires économiques de la Tunisie.
Last but not least, le troisième facteur déterminant d’une hypothétique relance économique a trait à l’évolution de la demande extérieure. Celle-ci est atone depuis déjà un an et on ne sait pas si elle va redémarrer bientôt.
Des incertitudes quant à la dynamique de la croissance européenne
La reprise de l’économie européenne, que l’on espère au cours de la seconde moitié de 2021, conséquence des avancées qui seront enregistrées d’ici là dans les campagnes de vaccination, sera bénéfique à la demande extérieure adressée à la Tunisie.
En effet, le retour de la croissance sur le Vieux continent est de nature à tirer l’activité économique dans notre pays, qui doit s’y préparer et être en mesure, le jour J, d’y répondre positivement. Cependant, des incertitudes subsistent quant à la dynamique de la croissance européenne pour l’année en cours, et certains experts avancent que celle-ci ne saurait devenir effective et palpable qu’en 2022.
* Expert comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des experts comptables de Tunisie.
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