Le dictateur égyptien Abdel Fattah Sissi a-t-il donné des idées au président de la république tunisien, Kaïs Saïed, qui s’est déclaré, hier, dimanche 19 avril 2021, chef suprême des forces armées militaires et civiles ? C’est ce que pense (ou insinue en tout cas) Fathi Ayadi, porte-parole du mouvement Ennahdha.
Intervenu, ce lundi, sur les ondes de Mosaïque FM, Ayadi a déclaré que «le discours de Saïed a changé après son retour d’Égypte», où il a récemment été en visite officielle de 3 jours. «Il commence à parler de la nécessité d’éliminer l’islam politique», estime le nahdhaoui en faisant allusion à l’allocution du chef de l’État à la mosquée Zitouna la veille du ramadan, où il a notamment dit que «l’islam est la religion des musulmans et pas des islamistes».
Revenant sur la polémique déclenchée par le président Saïed, hier, à l’occasion du 65e anniversaire de la création des forces de sécurité intérieure tunisiennes, Ayadi a dit que ce dernier «a dépassé la phase de la perturbation des institutions de l’État et qu’il est en train de diviser les appareils sécuritaires pour les contrôler».
Il a, par ailleurs, estimé que le discours de Saïed menace la paix sociale et qu’il divise, mettant en garde contre «une guerre civile visant certaines parties politiques». Est-ce, en même temps, une menace implicite allant dans ce sens ? Tout est possible dans le contexte politique très conflictuel que traverse actuellement le pays.
C. B. Y.
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