La députée d’Attayar, Samia Abbou, a appelé, ce mardi 27 avril 2021, le président de la république, Kaïs Saïed, à se baser sur l’article 80 de la constitution pour déclarer l’état d’urgence, déployer l’armée sur tout le territoire tunisien et procéder à l’arrestation des «corrompus» à travers le tribunal militaire.
«Le pays est à la dérive», a lancé la députée pour justifier son idée jugée inconstitutionnelle notamment par l’animateur de Diwan FM.
Abbou s’est par ailleurs obstinée à défendre sa suggestion, au détriment des principes de l’État civil adoptés par son parti lui-même, en usant d’arguments plutôt populistes, du genre «l’armée est gérée par des Tunisiens qui ne vont pas nous massacrer avec des tanks» ou encore «vous préférez rester les bras croisés pendant que les mafias détruisent le pays».
Rappelons qu’il y a quelques mois, l’époux de Mme Abbou, Mohamed Abbou, ancien secrétaire général d’Attayar, avait lui aussi suggéré au chef de l’État de déployer l’armée (entre autres recommandations), afin de dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il avait à l’époque proposé une longue recette à cet effet pour lui faire éviter de recourir à l’article 80 de la constitution qui exige l’existence d’une cour constitutionnelle.
Depuis, Saïed a montré qu’il pouvait se passer de la cour constitutionnelle, ce qui a vraisemblablement donné des idées à Samia Abbou, qui, en dépit de la noblesse de ses intentions, a commis une vraie bourde politique avec cette sortie médiatique.
C. B. Y.
Comment dissoudre le Parlement sans violer la constitution ? Abbou présente sa «recette» à Saïed
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