Après avoir précédemment rejeté l’éventualité d’un autre confinement général après celui imposé au printemps dernier, affirmant que la Tunisie ne pouvait pas se le permettre, le chef du gouvernement Hichem Mechichi a indiqué, dans un entretien avec Reuters, vendredi 30 avril 2021, qu’il pourrait envisager un nouveau confinement si nécessaire.
Alors que la pandémie de la Covid-19 continue de flamber et que la campagne de vaccination peine à vraiment démarrer, faute de vaccins en nombre suffisant mais aussi en raison d’une désorganisation dénoncée par la société civile, le chef du gouvernement voit sa marge de manœuvre se rétrécir, alors que les propriétaires des restaurants, des cafés et des salons de thé, ainsi que les opérateurs du tourisme en général, craignent une aggravation de la crise à laquelle ils font face. C’est ainsi que son annonce ce mois-ci de la prolongation du couvre-feu a rencontré une large opposition et il a dû rétropédaler pour assouplir les mesures sanitaires.
«Si la situation nous pousse à prendre une décision radicale, nous la prendrons», a cependant déclaré M. Mechichi dans son entretien avec Reuters, alors que les professionnels de la santé se disent débordés, les lits de réanimation et les stocks d’oxygène devenant rares et les besoins de soins d’urgence allant croissant. Certains médecins s’attendent à un mois de mai très difficile avec une hausse du nombre de contaminations et de morts.
Les professionnels du tourisme dans l’expextative
Cela ne va pas arranger la situation du secteur touristique qui représente environ 10% de l’économie tunisienne, qui ne dispose pas de la visibilité nécessaire pour préparer la saison estivale qui avance à grands pas. Même si la Tunisie n’a pas fermé ses frontières à l’arrivée des visiteurs étrangers, rien n’indique que ces derniers vont être nombreux à venir se prélasser sous les parasols dans les plages de Hammamet, Sousse ou Djerba, d’autant que, face à l’aggravation de la pandémie, la Tunisie a récemment introduit de nouvelles restrictions sur les voyages internationaux, en exigeant des tests positifs et une semaine de confinement à l’arrivée.
Mais les opérateurs du tourisme, dont les activités ont été bouleversées par la pandémie et ui espèrent éviter une saison blanche qui aggraverait leur situation, font comme si…
Dans son entretien avec Reuters, M. Mechichi a déclaré que la saison touristique de cet été n’est pas déjà perdue et que le gouvernement développerait des protocoles pour assurer la sécurité des visiteurs. Interrogé sur une éventuelle mise en place des passeports vaccinaux, le chef du gouvernement a répondu que cela n’avait pas encore été examiné, tout en n’en écartant pas la possibilité.
Imed Bahri
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