A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, de nombreuses organisations nationales et internationales à l’instar de l’Unesco et du Syndicat national des journalistes tunisiens, ont organisé un évènement sous le thème Média & liberté fondamentale, où les participants ont notamment débattu de la liberté de la presse en temps de crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus.
Dix ans après la révolution tunisienne, dont le principal acquis est la liberté d’expression et des médias, de nombreux sujets ont été soulevés ce vendredi 28 mai 2021, lors du débat organisé à l’hôtel Golden Tulip, à Tunis, notamment la protection des journalistes, qui jouent un rôle primordial en révélant la vérité pour éclairer l’opinion publique et en demandant des comptes aux pouvoirs en place et aussi à défendre l’information comme bien public au service de tous, mais aussi la lutte contre les restrictions de la liberté de la presse, que certaines parties veulent encore imposer dans une Tunisie post-révoluionnaire.
L’Unesco a dans ce sens réaffirmé son appui aux journalistes tunisiens pour parler ouvertement sans craintes de représailles, le droit à l’accès à l’information et la libre circulation d’idées par les mots et par l’image, et l’indépendance des médias, tout en saluant au passage le pluralisme de ces derniers dans la région et en soulignant l’avancement de la Tunisie dans ce domaine.
En ce temps de pandémie, ces acquis sont plus jamais essentiels, et afin de contrer les informations, l’Unesco qui soutient le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a notamment mis en place des spots pour promouvoir la sécurité des journalistes en temps de Covid, et soutenir la liberté de la presse, a fait savoir le Directeur régional du bureau de l’Unesco pour le Maghreb, Alexander Schischlik
«Je suis honoré d’être parmi vous aujourd’hui, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, mettant l’accent sur le rôle des médias dans la promotion d’un débat pacifique et pluraliste en temps de pandémie. La liberté de la presse occupe un rôle centrale pour l’Unesco et son exercice necessite un environnement sûr et sécurisé où tous peuvent parler ouvertement sans craintes de représailles», a indiqué Alexander Schischlik, lors de son intervention.
«Nous sommes ravie d’accompagner la célébration de cette journée, en Tunisie, dont les avancées en la matière de liberté d’expression de pluralisme des médias sont à saluer dans la région», a-t-il ajouté en rappelant que l’Unesco célèbre cette journée sous le thème : «l’information comme bien public. La défense de cette notion et notamment en temps de pandémie, permet d’explorer ce qui peut être fait dans la production, la distribution et la réception des contenus pour renforcer le journalisme et faire progresser la transparence».
Alexander Schischlik a par ailleurs souligné à l’occasion, les nouvelles perspectives prometteuses dans la région arabe et en particulier en Tunisie, qui a connu une évolution considérable en matière de liberté d’expression durant ces dernières années : «cependant des difficultés persistent, comme partout dans le monde. Nous devons tous nous assurer que chaque journaliste puisse faire son travail en toute sécurité, en coordonnant notre action, par la sensibilisation et en adéquation avec les principes internationaux», a-t-il encore ajouté en saluant «le travail extraordinaire du SNJT».
De son côté, Néji Bghouri, ancien président du SNJT, fraîchement nommé chargé de projet Unesco pour le secteur Communication et Information en Tunisie, estime que la défense de la liberté d’expression et de la sécurité des journalistes, demeure une priorité, en Tunisie, où des améliorations ont certes été constatées mais où il y a encore des lacunes qu’il faut corriger pour sauvegarder l’acquis essentiel de la révolution de janvier 2011.
«Heureux et honoré d’assister à mon premier événement en tant que chargé de projet Unesco pour le secteur Communication et Information en Tunisie. La célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse 2021 est l’occasion pour moi de retrouver des collègues et de partenaires de longue date, mais surtout d’animer un panel autour de la situation du journalisme dans le contexte COVID 19», a-t-il commenté, en se réjouissant probablement de pouvoir continuer à apporter sa pierre à l’édifice dans ce combat qu’il a toujours mené.
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