L’Organisation internationale du travail (OIT) en collaboration avec les gouvernements, les organisations d’employeurs et d’employés, a proclamé le 12 juin de chaque année – depuis 2002 – comme étant la Journée mondiale contre le travail des enfants, en vue de mettre en évidence les effets négatifs du travail des enfants et unir les efforts pour éliminer les situations de travail des enfants qui les privent de leur scolarité et qui ont un impact néfaste sur leur santé et entravent leurs futurs.
Pour cette année, exceptionnellement, la mobilisation dure une semaine. Le contexte actuel fait que l’engagement des différentes parties prenantes doit être plus fort que les années précédentes. Cette année, la Journée mondiale contre le travail des enfants est marquée par une «Semaine d’action pour l’élimination du travail des enfants», du 10 au 17 juin 2021, et par une série d’événements et d’activités organisés dans le monde entier.
Le travail des enfants, un phénomène visible dans la société
Conscient que le travail des enfants représente un phénomène de plus en plus prédominant dans la société, la Tunisie s’est engagée à lutter contre le travail des enfants en ratifiant la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant en 1992; la Convention de l’OIT n°138 sur l’âge minimum d’emploi en 1995 et la Convention de l’OIT n°182 sur les pires formes de travail des enfants, en 2000.
C’est dans ce cadre que le gouvernement tunisien, appuyé par le Bureau international du travail (BIT), en concertation avec le ministère des Affaires sociales, l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) ont développé le projet Protecte (Ensemble contre le travail des enfants en Tunisie), dans le but de fournir au gouvernement tunisien et aux partenaires sociaux une assistance technique pour la mise en œuvre du Plan d’action national de la lutte contre le travail des enfants (PAN-TN) en Tunisie.
Exécuté par le BIT et financé par le Département américain du Travail, le projet Protecte a permis d’atteindre graduellement les objectifs du Plan d’action national pour la lutte contre le travail des enfants, et ce notamment à travers le renforcement des capacités du des acteurs du gouvernement, des organisations des travailleurs et des employeurs et de la société civile.
En Tunisie, cette célébration s’est tenue le 15 juin 2021 à l’hôtel Laico Tunis, dans le cadre de l’organisation d’un atelier d’information et de sensibilisation initié par l’OIT et sous l’égide du ministère des Affaires sociales.
179 000 enfants travailleurs en Tunisie, dont 136 500 dans les travaux dangereux
L’enjeu particulier de cet évènement a été de mobiliser artistes et journalistes influents sur la problématique du travail des enfants qui concerne plus de 179 000 enfants travailleurs en Tunisie, dont 136 500 dans les travaux dangereux, selon les résultats de l’Etude nationale sur le travail des enfants réalisée par l’Institut National de Statistique en 2017.
Cette journée a réuni, en présence de Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, des personnalités influentes sur la scène artistique et médiatique tunisienne, qui ont montré leur engagement pour lutter contre le phénomène de travail des enfants et soutenir l’élimination du travail des enfants qui ne sont pas en âge légal pour travailler, y compris dans des situations qui mettent en péril leur scolarité et leur santé, vu le caractère dangereux de certains travaux régis aujourd’hui par un cadre légal par l’arrêté du ministère tunisien des Affaires sociales sur la liste des travaux dangereux prohibés pour les enfants, publié avril 2020.
Grâce à l’appui du projet Protecte, la Tunisie espère réussir dans ses objectifs de sensibilisation et de renforcement de la mobilisation sociale dans la lutte contre le travail des enfants, pour une fois pour toute mettre fin à ce fléau.
Communiqué.
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