Le dirigeant et député du mouvement Ennahdha, Samir Dilou, a, une fois de plus, exprimé son désaccord avec la politique de son parti. Dans une déclaration accordée au journal Acharaâ Al Magharibi, parue ce mardi 29 juin 2021, il a notamment critiqué l’obstination de «certains dirigeants» nahdhaouis à vouloir imposer un gouvernement politique.
Pour l’avocat – connu pour ses positions modérées, aussi bien politiquement qu’idéologiquement, par rapport à ses collègues islamistes – cette escalade est préjudiciable pour la Tunisie en cette période de crise à tous les niveaux (politique, social, économique et sanitaire).
Samir Dilou s’oppose ainsi à la tendance majoritaire au sein de son mouvement, celle en tout cas des hommes forts d’Ennahdha (Rached Ghannouchi, Abdelkrim Harouni, Noureddine Bhiri, etc.), et préconise le consensus plutôt que l’escalade.
Sur un autre plan, il est revenu sur le prochain congrès d’Ennahdha et la polémique de la candidature (illégale du point de vue du règlement intérieur du parti) de Rached Ghannouchi. Pour Dilou, les déclarations et les engagements de ce dernier montrent que cette question «est tranchée»…
Il a également souligné que la date du congrès (prévu pour la fin de cette année) reste un sujet qui préoccupe surtout au vu de la lenteur des préparatifs.
Concernant le rendement du gouvernement Mechichi, Samir Dilou a estimé qu’il y avait des lacunes et parfois des erreurs graves, notant que le blocage relatif à la prestation de serment des nouveaux ministres nommés lors du dernier remaniement ministériel a compliqué davantage la tâche de ce gouvernement.
Dilou a également parlé de la récente réunion entre le président de la république, Kais Saied, et celui du Parlement et d’Ennahdha, Rachedd Ghannouchi, affirmant que rien ne semble avoir changé à l’exception de la déclaration de ce dernier, qui a qualifié la rencontre de positive. Il a, par ailleurs, estimé qu’un éventuel deal entre les deux hommes est improbable.
C. B. Y.
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