La membre du comité de défense des deux martyrs, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, Imen Gzara, a qualifié, ce mercredi 30 juin 2021, lors d’une conférence de presse, ce que l’ancien procureur de la république, Béchir Akremi, avait commis comme «un scandale et une affaire très grave», et ce, en raison de ce qu’elle a considéré comme «l’autorité acquise des Frères musulmans [par allusion à Ennahdha] au sein de la magistrature tunisienne et la préférence des loyautés sur les compétences dans les postes judiciaires supérieurs».
Gzara a, par ailleurs, fait savoir que le rapport de l’Inspection générale du ministère de la Justice, que les autorités tentent, selon elle, de cacher, a révélé qu’il y avait 6.268 rapports judiciaires incomplets dans des affaires de terrorisme, et 1.361 autres rapports qui avaient été cédés au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, sans être enregistrés, ajoutant que certains cas remontaient à 2016.
L’avocate a également affirmé que Béchir Akremi n’avait pris aucune décision concernant de nombreux procès verbaux relatifs à l’envoie de jeunes vers des foyers de tension (notamment la Syrie).
Le rapport indique également, selon Mme Gzara, que l’ancien procureur de la république avait omis de donner suite à de nombreux procès verbaux relatifs à des affaires de terrorisme.
Notons que selon le comité de défense des deux martyrs, suite l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Boussetta, a été limogé en février 2021 pour avoir transféré le rapport de l’Inspection générale au Conseil sectoriel des magistrats, et que la ministre qui l’a remplacé par intérim, Hasna Ben Slimane, a envoyé une correspondance au conseil pour reprendre le rapport sous prétexte de corriger quelques erreurs administratives.
C. B. Y.
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