Le président Kais Saied a encore une fois évoqué, hier, vendredi 20 août 2021, un projet visant à attenter à sa vie en laissant entendre que ce projet est le fait de ses adversaires du parti islamiste Ennahdha, politiquement pulvérisés par son coup de maître constitutionnel du 25 juillet dernier. L’auteur évoque dans cet article les conséquences d’un tel scénario catastrophe, non pour Saied lui-même, qui affirme ne pas avoir peur de mourir, car il s’est déjà préparé au sacrifice, mais pour ses adversaires et pour la Tunisie en général.
Par Rafik Mzali *
Si Ennahdha tente d’éliminer physiquement Kais Saied, le parti islamiste signera son arrêt de mort. Croire que la disparition de Kais Saied serait suivie par l’intronisation de Rached Ghannouchi au Palais de Carthage est d’une naïveté pathétique.**
Il semble évident que, dans ce cas, ce seraient les militaires qui prendraient le pouvoir. Et l’instruction des affaires anti-corruption menées par Kais Saied prendraient plus d’ampleur et de célérité.
Ennahdha, en plus des affaires gravissimes connues, serait en plus accusé d’assassinat ou de tentative d’assassinat contre la personne de Kais Saied. Il serait alors gelé et ses leaders arrêtés.
Le projet de Kais Saied se subdivise en deux volets : la lutte contre la corruption et la réforme du système politique.
Sa lutte anti-corruption est, il faut le reconnaître, d’un courage inouï. Il a fait simplement don de sa personne à la Tunisie. Le peuple tunisien ne s’y est pas trompé. Il sait que cet homme est miraculeux.
C’est un extraterrestre, idéaliste, fou même. Sa volonté de nettoyage des prédateurs, des véreux, des sangsues, sans cœur et sans scrupules, est étonnante. Ce qui est incroyable, c’est qu’il continue à s’exposer en faisant des visites ici et là. Son amour du Tunisien et, plus particulièrement, son amour du pauvre ne font aucun doute. Et, il reçoit à chaque fois des applaudissements spontanés et sincères.
On ne peut que le soutenir ardemment et craindre sa disparition qui serait la pire des choses qui puisse arriver. Espérons que cela n’arrivera pas.
C’est pour l’heure, un homme providentiel qui se lance dans une œuvre d’assainissement dont la Tunisie, agonisante, a plus que besoin.
Pour ce qui est du volet politique de son projet, tout est encore obscur. Espérons qu’il ne l’escamotera pas.
Il fallait que quelqu’un fasse un peu de «qoffa» (lèche-botte, Ndlr). Voilà c’est fait…
* Chef de chirurgie générale au CHU Habib Bourguiba à Sfax.
* Le titre est de la rédaction.
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