Le président de la république Kaïs Saïed a reçu ce samedi 4 septembre 2021, au palais de Carthage, une délégation américaine conduite par les sénateurs Chris Murphy et Jon Ossoff, afin de discuter des mesures exceptionnelles qu’il a prises le 25 juillet dernier en Tunisie. «C’est loin d’être un coup d’État ! J’ai appliqué un texte de la constitution en réponse aux revendications des Tunisiens», a-t-il dit, en lançant : «La souveraineté nationale appartient au peuple».
«Contrairement aux fausses allégations, il ne s’agit pas d’un coup d’État, celui-ci se fait en dehors du cadre constitutionnel alors que j’ai appliqué un texte de la constitution pour préserver la Tunisie d’un danger imminent», a ajouté le président Saïed en rappelant que la journée du 25 juillet a été marquée par des manifestations partout dans le pays et que la grogne sociale se faisait de plus en plus sentir en Tunisie.
Le chef de l’État a dans ce sens rappelé la crise sanitaire traversée causée par la pandémie du coronavirus et sa mauvaise gestion, rappelant que des Tunisiens mourraient par centaines et que les hôpitaux manquaient d’oxygène et d’équipement médicaux et que rien n’a été fait pour y remédier concrètement : «Certains voient l’État comme un butin qu’ils veulent se partager et qui commençait à s’effondrer… j’ai alors dû prendre des décisions exceptionnelles, en total respect avec la loi et avec l’éthique, et le but est de permettre aux Tunisiens de vivre librement, de vivre une vie digne à laquelle ils aspirent».
Le président a également déploré que certaines parties évoquent faussement un coup d’État en parlant du 25 juillet et en s’adressant à des parties étrangères en portant atteinte à l’image de leur pays et de son président : «J’appelle nos amis américains à écouter l’écho de la rue, la réaction des Tunisiens le soir du 25 juillet, sortis dans la rue pour exprimer leur joie, comme si un poids qu’ils portaient sur leurs épaules venait d’être levé, comme si c’était la fin d un cauchemar ….».
Kaïs Saïed a ensuite cité un extrait de la constitution du Connecticut à la délégation américaine, où il est précisé que le pouvoir politique revient au peuple et que celui-ci a le droit de changer de gouvernement quand cela est nécessaire, tout en affirmant qu’en Tunisie, les décisions du 25 juillet visent justement à offrir au peuple tunisien un meilleur avenir, une vie libre et digne, et ce dans le respect des droits et des libertés, dit-il.
Le président Saïed citera enfin Jefferson et la notion de la souveraineté , avant de conclure : «la Tunisie est un État souverain…la souveraineté nationale appartient au peuple tunisien».
Y. N.
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