Une Tunisienne Sonya Chaabane, professeur d’anglais, a interpellé le sénateur Chris Murphy sur Twitter en allant droit au but : «Les États-Unis ont soutenu leur suppôt Rached Ghannouchi pour accéder au pouvoir et pour qu’il envoie la jeunesse tunisienne comme chair à canon en Syrie. Les États-Unis doivent présenter officiellement des excuses».
Mme Chaabane a écrit ceci sur le compte Twitter du sénateur démocrate qui affirmait après sa rencontre avec le président Kaïs Saïed, samedi 4 septembre 2021, que les États-Unis voudraient continuer à soutenir la démocratie en Tunisie.
Chaabane est en plein dans le mille car comment les États-Unis pouvaient-ils fermer les yeux sur les contingents de terroristes, Tunisiens et autres, allant en Syrie via la Turquie et la Libye, s’ils n’étaient pas dans le coup? D’autant que l’ex-secrétaire d’Etat américaine démocrate Hillary Clinton avait pris une part active à la fameuse conférence des amis de la Syrie, qui s’était tenue à Tunis, au lendemain de l’arrivée des islamistes d’Ennahdha au pouvoir à Tunis, en 2012, et où des décisions importantes furent prises pour accélérer la chute de la Syrie de Bachar Al-Assad, quoi qu’il en coûte, comme dirait le président Emmanuel Macron.
Et, d’ailleurs, à quoi pouvait servir Ghannouchi et ses Frères musulmans aux Américains si ce n’est à leur rendre des services pour le remodelage de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, dans le cadre de la doctrine américaine appelée «désordre créateur» annoncée et défendue par l’ancienne secrétaire d’Etat Condoleezza Rice ?
C’est, en gros, ce qu’a expliqué Mme Chaabane avec ses propres mots dans le post ci-dessous publié sur sa page Facebook où elle répond aussi à M. Murphy.
Rappelons, à ce propos, que le dossier explosif dit du «tasfir» (envoi des jihadistes tunisiens dans les zones de conflits) demeure confidentiel car des secrets compromettants surtout pour Ennahdha et Ghannouchi, suppôts des Américains, risquent de faire mal, très mal et de révéler que les gouvernements de l’époque ont servi une sale guerre qui a causé beaucoup de tort à plusieurs pays de la région, comme la Syrie, l’Irak, le Yémen et la Libye, qui ne s’en ont pas encore remis.
Ce qu’a tenu à rappeler Mme Chaabane au sénateur américain qui joue au Tarzan de la démocratie alors que c’est un élu démocrate ayant soutenu et soutenant la politique américaine qui a ravagé le monde arabe. Et elle l’a fait avec des mots courageux, francs, directs et qui rompent complètement avec la langue de bois. Ça nous change de la petitesse des discours serviles et indignes de certaines personnes souffrant du complexe d’infériorité à l’endroit des Américains et qui sont toujours dans l’approbation aveugle de ce que font ces derniers ou à carrément les solliciter pour interférer dans les affaires internes de leurs pays.
Imed Bahri
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