Dans le cadre d’une coopération avec l’Institut maghrébin de développement durable, la fondation Heinrich Böll à Tunis a discuté du rapport intitulé «Cartographie de la dette publique extérieure tunisienne» en début de cette année avec des jeunes tunisiens et tunisiennes.
À l’occasion de la reprise des négociations officielles entre le gouvernement tunisien et le Fonds monétaire international (FMI) le weekend dernier, la fondation souhaite élargir le débat sur la dette en donnant l’accès au rapport à un public plus large (ٍvoir le rapport).
Le principal objectif du rapport est de saisir à un instant les ordres de grandeur et la composition de la dette publique tunisienne. Le rapport présente également une cartographie des créanciers et des acteurs clés et permet aux lecteurs de mieux comprendre la logique économique derrière les dettes. Lors d’un webinaire, Mohamed Haddad va présenter les résultats principaux du rapport et s’engagera dans une discussion avec Chaima Bouhlel sur les effets socio-économiques de la dette
et le rôle de la politique tunisienne.
Nous présentons ici quelques conclusions de ce débat…
Selon les institutions financières internationales, le taux d’endettement de la Tunisie est autour de 100% du PIB en 2021. Il était à peine à 40% en 2011. Pour faire face à ses obligations financières la Tunisie a contracté de nouvelles dettes.
Presque, trois quarts de la dette tunisienne est la dette extérieure et la moitié des créanciers sont des institutions financières internationales (FMI, la Banque mondiale, Banque de développement africaine) ou rattachées à des pays partenaires (AFD, KfW), suivi par les prêts sur les marchés financiers et les prêts directes entre états.
À peine 15% de la dette publique extérieure est détenue par des pays directement. La France et l’Arabie Saoudite sont les premiers créanciers de la Tunisie.
Les ressources orientées vers le service de la dette auraient pu servir comme investissement pour le développement, que l’État tunisien n’a pas réalisé dans des régions marginalisées.
La Tunisie devrait négocier davantage de temps et moins d’argent auprès de ses créanciers afin de penser, concevoir et mettre en place sa stratégie d’émancipation et de maturation de son économie.
La fondation Heinrich Böll est un catalyseur de perspectives et de projets verts. La fondation est affiliée au parti vert allemand. Elle travaille avec des partenaires civils dans plus de 60 pays et compte actuellement 34 bureaux internationaux, dont celui de Tunis. La fondation s’engage pour un environnement sain et durable pour les générations actuelles et futures et souhaite contribuer à une meilleure compréhension des idées économiques transformatives.
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