Le syndicat patronal Conect et le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) en collaboration avec le cabinet d’audit et de conseil HLB GSAudit & Advisory et l’Institut de sondage One to One ont présenté ce jeudi 18 novembre 2021 les résultats de l’enquête de la 5e édition de Miqyes, le baromètre de la santé de la PME tunisienne, un an après le Covid-19, avec un focus sur les PME à participation étrangère.
Le choix de la thématique a été décidé suite à un constat préoccupant quant au contexte national et mondial, lourdement marqué par les conséquences de la propagation de la pandémie Covid-19, corroboré par une contraction en 2020 du PIB mondial de 3,5% et de celui de la Tunisie de 8,2%.
L’enquête en question s’est déroulée entre le 21 septembre et le 5 novembre 2021 et a ciblé 527 entreprises employant de 6 à 199 salariés dont 101 entreprises à participation étrangère.
Impact négatif du Covid-19 sur 85 % des entreprises
Les résultats et les recommandations issues de cette nouvelle édition de Miqyes à la prise de décision des entreprises, des autorités concernées et des partenaires au développement en vue de renforcer les capacités de résilience et de revitalisation du secteur privé en Tunisie.
Les principaux résultats de cette étude indiquent que 85% des entreprises affirment que le Covid-19 a eu un impact nettement négatif sur leurs activités contre seulement 3,2% qui ont eu un impact nettement positif. Durant l’année écoulée, 12,9% des dirigeants ont dû déclaré la fermeture prolongée ou définitive de leurs entreprises.
Face à la précarité de ces entreprises, l’accès au financement n’était pas évident. Seulement 17% d’entre elles déclarent se financer par recours aux crédits de gestion et uniquement 39,2% des dirigeants considèrent la structure financière de leur entreprise saine. Environ 35% des dirigeants des entreprises de 50 à 199 salariés considèrent leurs entreprises sous capitalisées ou fortement sous capitalisées.
Quant à l’accès des PME au marché, Miqyes a relevé que 49,6% ont perdu un client important en 2020, principalement à cause du Covid-19 et des difficultés financières de leurs clients.
Plus forte perte d’emplois dans le commerce et les services
L’emploi s’en est trouvé directement impacté. La PME a perdu en moyenne 0,7 emplois nets en 2020. Cette perte a plus fortement touché le secteur du commerce que celui des services mais très peu le secteur de l’industrie.
Dans ce contexte, les investissements ont été réduits à minima. En effet, seulement 15,5% des dirigeants répondants déclarent avoir fait des investissements en 2020 contre 36,2% en 2019.
Mis sous la loupe, l’environnement d’affaires s’est avéré sans surprise assez décourageant ; et pour cause, seulement 8,4% des dirigeants de PME estiment que le cadre fiscal actuel est encourageant contre 49,4% qui l’estiment démotivant.
A l’instar des éditions précédentes du Miqyes, l’administration fiscale est considérée par les dirigeants de PME comme le principal blocage administratif (19,7%), suivie par les douanes (16,5%) et enfin les autorisations (13,1%). En effet, 30% des sociétés à capital majoritairement étranger considèrent que la douane représente une source de blocages administratifs à leurs activités.
Parmi les sondés, un tiers des dirigeants déclarent avoir été confrontés à une situation de corruption en 2020 contre seulement le quart des répondants en 2019.
L’enquête Miqyes a révélé aussi que 69,7% des entreprises ont observé une baisse de leur chiffre d’affaires en 2020 contre 32,4% en 2019 et seulement 41,6% ont déclaré avoir dégagé un bénéfice comptable contre 66,8% en 2019.
Plus de 50% des PME comptent investir en 2022
Malgré le marasme économique, plus de 50% des PME comptent encore investir en 2022, principalement pour une extension de leur activité en Tunisie.
Un an depuis le début de la pandémie, l’enquête Miqyes a ainsi permis d’observer et d’analyser la situation économique des PME/TPE tunisiennes en 2020, outre les pratiques managériales et commerciales et ce dans un contexte mondial inédit.
L’objectif principal a été, entre autres, de dresser un constat des principales entraves rencontrées tout en prenant en considération les tendances émanant des précédents Miqyes avec des recommandations adaptées et basées sur une étude menée par des experts.
Pour rappel, le baromètre Miqyes de la santé de la PME a été lancé en 2016. Il vise, comme chaque année, à examiner les réalités et les perspectives des PME. Au cours des quatre précédentes éditions, Miqyes a fourni, à intervalle régulier, une perception réaliste et empirique de la santé des PME, leurs performances et réalisations économiques, sociales et financières.
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