Les intentions d’investissement en Tunisie ont régressé de 20% au terme des 11 premiers mois de 2021, par rapport à la même période de 2020, et la crise générée par la pandémie de Covid-19 ne saurait justifier à elle seule la baisse des investissements directs étrangers en Tunisie depuis 2011. Des causes internes, liées au climat général des affaires, doivent aussi être évoquées. Et les obstacles identifiés levés…
Les intentions d’investissement dans des projets d’un montant supérieur à 15 millions de dinars tunisiens (MDT) en Tunisie ont baissé de 20% à 1,6 milliard de dinars au cours des 11 premiers mois de 2021, par rapport à la même période de 2020, selon une note statistique publiée par la Tunisian Investment Authority (TIA).
Le TIA a également fait état d’une baisse du nombre d’emplois pouvant être générés par ces investissements de 15% par rapport à fin novembre 2020, et d’une baisse de 23% par rapport à la même période en 2019.
Cette baisse s’explique par les mesures mises en place par de nombreux pays pour lutter contre la pandémie, qui ont provoqué des chocs financiers et ralenti le rythme de croissance de l’industrie mondiale et le taux d’attraction de nouveaux investissements. Mais aussi, on l’imagine, par les complications réglementaires et bureaucratiques de l’investissement en Tunisie, ce que la TIA, bien entendu, évite de préciser, sans parler des difficultés logistiques et notamment au niveau du port de Radès auxquels les autorités n’ont jamais réussi à trouver des solutions.
Les opérations d’investissement déclarées consistent en 15 projets de création (avec un coût d’investissement de 1 196,36 MDT et 6 673 emplois à créer), 9 projets d’extension (un investissement d’environ 373,58 MDT et 2 235 emplois à créer) et un projet de renouvellement (un investissement de 31,95 MDT et 122 emplois à créer).
Les projets d’intérêt national représentent 75% du total des investissements déclarés et devraient favoriser la création de 8 577 emplois, soit 81% du nombre d’emplois déclarés, précise la note de la TIA.
Près des 2/3 des investissements déclarés seront lancés dans le cadre de projets totalement exportateurs et permettront la création de 7 666 emplois, tandis que 72% des investissements seront réalisés dans le cadre de projets à participation étrangère (création de 7 459 emplois).
Le secteur agricole se taille la part du lion des investissements déclarés au cours des onze premiers mois de 2021, avec environ 647 MDT (création de 4 412 emplois).
En revanche, les investissements déclarés dans les secteurs des énergies renouvelables ont régressé de 83% à 70 MDT. Il en est de même des investissements dans le secteur industriel, qui ont reculé de 41% à 597 MDT.
Une analyse plus fine des investissements industriels déclarés jusqu’en novembre 2021 montre que ce sont les industries chimiques et le secteur mécanique et électrique qui attirent respectivement 27% et 23% de ces investissements.
I. B. (avec Tap).
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