Commentant le récent rapport de Bank Of America sur la situation financière de la Tunisie et la possibilité du recours de notre pays au Club de Paris pour obtenir de ses créanciers le rééchelonnement de sa dette extérieure, l’expert en économie et marchés financiers, Moez Hadidane, a expliqué, dans une déclaration à Mosaïque FM, le mardi 7 décembre 2021, qu’au final, notre pays ne pourra obtenir que le rééchelonnement d’une faible partie de sa dette.
La dette extérieure de la Tunisie représente 60% de sa dette totale et se répartit entre bilatérale et multilatérale auprès des grandes institutions financières, et la troisième vis-à-vis des marchés financiers.
Moez Hadidane a ajouté que le Club de Paris ne traite que la dette bilatérale et ne présente pour discussion et assistance que les dettes dues aux pays avancés, soulignant que la taille de la dette bilatérale de la Tunisie ne représente que 16,7% du volume de sa dette extérieure, ce qui équivaut à environ 10 milliards de dinars. Seule cette faible partie peut donc être traitée au niveau du Club de Paris, qui aide les pays à payer leurs dettes lorsque celles-ci deviennent difficile à rembourser.
Un pays qui solliciterait l’aide du Club de Paris doit d’abord répondre aux conditions exigées à cet effet. Les 22 États membres dudit club s’engagent à lui faciliter le rééchelonnement de ses dettes, mais à des conditions souvent draconiennes, a rappelé M. Hadidane.
Pour ce qui est de la Tunisie, elle ne peut présenter à l’examen du Club de Paris que 16,7% de sa dette, la partie contractée auprès de certains pays membres de ce club. En effet, les dettes extérieures tunisiennes sont majoritairement dues aux institutions financières internationales, dont le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM). Les dettes de la Tunisie classées dans le cadre de la coopération multilatérale représentent environ 54% de sa dette extérieure. Quant à la dette contractée auprès des marchés financiers, elle représente 25%.
Le Club de Paris est un groupe informel composé de responsables financiers de 22 grandes économies du monde, qui fournit des services financiers tels que le rééchelonnement des dettes aux pays surendettés afin de leur éviter de déclarer faillite. Les pays endettés et leurs créanciers sont souvent recommandés au club par le FMI après l’échec des solutions alternatives pour le paiement des dettes en question. Ce qui semble déjà être le cas de la Tunisie, dont la dette globale dépasse désormais 100% de son PIB, contre seulement 35% en 2010.
I. B.
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