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Tunisie : un plan national de lutte contre les ravageurs transfrontaliers

Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a organisé, en collaboration avec la FAO en Tunisie, une journée de sensibilisation pour renforcer les efforts de prévention et de lutte contre les ravageurs et maladies transfrontalières, qui a passé en revue les principaux ravageurs transfrontaliers comme le criquet pèlerin, les mouches des fruits, la Xylella fastidiosa, la chenille légionnaire, le charançon rouge du palmier, etc.

L’atelier a exposé et discuté les impacts de ces ravageurs sur les cultures et sur les pâturages, et les pertes importantes qu’ils causent pour les agriculteurs ainsi que la menace qu’ils constituent pour la sécurité alimentaire.

Pertes pour les agriculteurs et menaces pour la sécurité alimentaire

En Tunisie, l’expansion de la propagation des maladies et des ravageurs, le développement rapide de leur distribution géographique et la fréquence des échanges aux niveaux national et international d’intrants et de produits végétaux ont contribué à l’apparition de nouveaux ravageurs et maladies qui ont causé des dommages importants aux cultures agricoles et la perte de systèmes de production complets ces dernières années.

Mohamed Habib Ben Jemaa, directeur général de la santé végétale et du contrôle des intrants agricoles, a souligné que le ministère accorde une grande importance au secteur phytosanitaire en raison de ses répercussions sur la production et la productivité, signalant que des fonds d’environ 70 millions de dinars ont été alloués à des projets nationaux de lutte et de prévention des ravageurs transfrontaliers.

La mondialisation, les échanges commerciaux et le changement climatique, ainsi que l’affaiblissement de la résilience des systèmes de production dûs à des décennies d’agriculture intensive, ont contribué à une augmentation notable de la propagation des ravageurs et des maladies transfrontalières des plantes, au niveau mondial, pouvant atteindre parfois des proportions épidémiques.

Les pays du Maghreb sont affectés par ces différentes espèces invasives comme la cochenille du cactus (Dactylopius opuntiae). Celle-ci est caractérisée par une agressivité très élevée sur les plantes du figuier de barbarie ou cactus qui est une culture qui a son importance socio-économique dans les cinq pays de l’Afrique du Nord.

Philippe Ankers, représentant de la FAO en Tunisie, a rappelé que «dans sa stratégie pour une agriculture durable, la FAO promeut une gestion intégrée de ce ravageur basée sur l’arrachage et la destruction et l’enfouissement des plantes infestées, la lutte biologique et la recherche de variétés résistances». Et d’assurer que «la FAO appuiera la Tunisie à l’application de cette approche et ce dans le cadre d’une collaboration qui associera toutes les parties prenantes. Une campagne de sensibilisation sur les principaux ravageurs (cochenille et charançon rouge) sera également menée.»

Mise en place un comité national de veille et d’élaboration des plans de lutte

Au terme des travaux, il a été recommandé dans l’immédiat :

– de mettre en place un comité national de veille et d’élaboration des plans de lutte et de suivi ;

– de formuler une stratégie nationale de prévention et d’éradication de la cochenille du cactus en cas d’apparition;

– de renforcer les programmes de sensibilisation et de formation et de recherche scientifique pour la lutte contre les maladies transfrontalières ainsi que les programmes de recherche en matière de maladies transfrontalières.

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