Le conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT), lors de sa réunion ordinaire du jeudi 30 décembre 2021, a souligné la nécessité de poursuivre la coordination entre les politiques budgétaire et monétaire pour éviter le financement monétaire du budget de l’Etat, compte tenu de ses répercussions sur l’inflation.
Le communiqué de la BCT a souligné l’importance de poursuivre la coordination avec le gouvernement pour parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un nouveau programme de prêt, qui donnera des signaux positifs aux investisseurs et une impulsion pour améliorer la note souveraine du pays.
La BCT a appelé à la nécessité d’un suivi attentif des sources d’inflation, à une plus grande coordination entre les politiques économiques et à l’activation des mécanismes appropriés pour réduire ses risques.
A cet égard, le communiqué a souligné l’urgente nécessité d’élaborer un plan de réforme économique clair qui permettrait de restaurer la confiance des institutions donatrices internationales et des investisseurs dans l’économie tunisienne, avec la participation de tous les acteurs nationaux d’une manière qui garantirait l’engagement sur la voie des réformes structurelles et le rétablissement des équilibres macroéconomiques et financiers, notamment au niveau des finances publiques qui connaissent de fortes pressions.
Le conseil d’administration de la BCT a indiqué qu’il continuerait de suivre de près toutes les évolutions économiques, monétaires et financières et qu’il n’hésiterait pas à utiliser tous les outils disponibles pour soutenir la reprise de l’activité économique tout en maîtrisant les pressions inflationnistes.
Le conseil a, par ailleurs, passé en revue les évolutions récentes sur les plans économique et monétaire, en particulier les données relatives à la croissance économique au cours du troisième trimestre 2021, qui ont montré une légère amélioration de 0,3% au détriment du glissement annuel et à prix constants, par rapport à un contraction de 7,1% au cours de la même période de l’année précédente.
En revanche, l’indice des prix à la consommation a continué de progresser, expliquant le glissement annuel, pour atteindre 6,4% en novembre 2021, contre 6,3% en octobre et 4,9% au cours du même mois de 2020.
Cette augmentation est attribuée à l’augmentation du taux de croissance des prix des matériels et services de laboratoire de 7,6% et 4,9%, respectivement, contre 7,5% et 4,6%, malgré la baisse relative de l’inflation alimentaire de 6,9% contre 7 pour cent en octobre 2021.
Les principaux indicateurs de l’inflation de base, notamment l’inflation des articles autres que les encadrés et les frais, et l’inflation des articles autres que l’alimentation et l’énergie, ont enregistré une accélération de leur rythme de développement pour atteindre respectivement 6% et 6,5% au cours de la novembre 2021, contre 5,7% et 6,3% un mois plus tôt.
Au niveau du secteur extérieur, le conseil a noté la réduction du déficit courant, au cours des onze premiers mois de 2021, à 5,4% du PIB, contre 5,9% au cours de la même période de l’année précédente. Ce résultat est principalement dû à l’augmentation significative des revenus du travail +34,9%, ainsi qu’à la reprise relative des revenus touristiques +6,6%, qui ont été fortement impactés par les répercussions de la crise épidémique de coronavirus.
En revanche, le déficit commercial FOB-C a enregistré, au cours des onze premiers mois de 2021, une expansion de 25,6%, principalement en lien avec la détérioration de la balance alimentaire due à la baisse des ventes d’huile d’olive et à l’augmentation des importations. associée à la reprise relative de l’activité économique et à la hausse continue des prix internationaux de l’énergie.
Le conseil a également noté la relative stabilité du niveau des avoirs nets en devises, qui s’élevaient à 23,3 milliards de dinars, soit 136 jours d’approvisionnement au 29 décembre 2021, contre 23,1 milliards de dinars et 162 jours à fin 2020.
Le conseil d’administration de la Banque centrale a décidé, à la fin de sa réunion ordinaire, de maintenir le taux directeur inchangé au niveau de 6,25%.
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