Les démocrates et les militant(e)s des droits humains ne peuvent que dénoncer toutes les atteintes aux droits des prévenus, quels qu’ils soient, sans pour autant accepter l’impunité des responsables des crimes qui ont jalonné l’histoire de la Tunisie depuis dix ans sous la domination des islamistes et de leurs alliés.
Par Mohamed Cherif Ferjani *
Toute personne, quelles que soient les raisons pour lesquelles elle est poursuivie, a le droit au respect de ses droits fondamentaux à toute les étapes de ces poursuites : l’arrestation, l’instruction primaire, le procès et la détention.
Cela implique la transparence quant aux raisons des poursuites engagées et aux conditions du déroulement de toutes les étapes de la procédure.
De ce point de vue, si les poursuites engagées contre des dirigeants d’Ennahdha répondent à une demande légitime de justice par rapport à leur responsabilité dans de graves affaires – les assassinats politiques dont ceux de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, le terrorisme, l’infiltration des rouages de l’Etat pour les détourner de leur fonction, la corruption et la détérioration de la situation du pays dans les divers domaines –, il est indéniable que les conditions des poursuites engagées contre les dirigeants islamistes, mais aussi contre d’autres acteurs sociaux et politiques, ne répondent aux exigences d’une justice respectant les droits humains.
De ce point de vue, les démocrates et les militant(e)s des droits humains ne peuvent que dénoncer toutes les atteintes aux droits des prévenus, quels qu’ils soient, sans pour autant accepter l’impunité des responsables des crimes qui ont jalonné l’histoire de la Tunisie depuis dix ans sous la domination des islamistes et de leurs alliés. Donc, non à la violation des droits humains et non à l’impunité !
Ce sont là deux impératifs auxquels doit répondre une justice à la hauteur des aspirations légitimes du combat démocratique plus de dix ans après la révolution de la dignité et de la liberté.
* Professeur honoraire à l’Université de Lyon 2.
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