Le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Youssef Bouzakher, a affirmé, ce jeudi 20 janvier 2022, que les membres du CSM continueront à mener leurs activités normalement et sans tenir compte du décret-loi, promulgué hier soir, par le président de la république, Kaïs Saïed, qui met fin à leurs privilèges.
Notons que les avantages en question consistent en une prime mensuelle estimée à 2.364 dinars, en plus de 400 litres de carburant. Ce qui est, évidemment, anormal dans un pays où le smig est de 365 dinars !
«Nous espérons que ce décret présidentiel ne sera pas un moyen de faire pression sur le Conseil supérieur de la magistrature», a ajouté Bouzakher, dans une déclaration accordée à Shems FM.
Pour rappel, le CSM avait exprimé, le 6 janvier courant, son rejet de toute révision ou réforme du système judiciaire via des décrets présidentiels dans le cadre des mesures exceptionnelles instaurées par le chef de l’Etat depuis le 25 juillet 2021.
Des représentants de l’observatoire «Tunisiens pour une justice équitable» avaient, pour leur part, demandé au président Saïed de dissoudre, carrément, ce conseil, par décret-loi, dans le cadre de la réforme du système judiciaire. Ils avaient annoncé, le 8 janvier 2022, l’organisation d’un sit-in ouvert devant le siège du CSM jusqu’à la satisfaction de leur revendication.
Cela a naturellement créé une polémique et un débat concernant l’indépendance du pouvoir judiciaire, surtout après la déclaration de Saïed, il y a quelques semaines, selon laquelle «le pouvoir judiciaire est une fonction de l’État» et non un pouvoir à part entière.
C. B. Y.
Le président Saïed met fin aux avantages des membres du Conseil de la magistrature
Chawki Gaddes : «La décision de mettre fin aux privilèges des membres du CSM est légale»
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