L’auteure exprime dans cette tribune la déception que lui a inspirée la visite du pavillon de la Tunisie à l’exposition universelle de Dubaï (Expo Dubai 2020) et, surtout, la manière, froide et désinvolte, avec laquelle les rares visiteurs sont accueillis.
Par Khaoula El Cadi *
L’opportunité de visiter Expo Dubai 2020 s’offre à toi. Tu découvres la carte du site et tu pars à la recherche du pavillon Tunisie. Tu ne peux concevoir ne pas rendre visite au pavillon de ton pays, en dépit de la réticence de tes compagnons de voyage.
Finalement, tu programmes la visite en première escale du deuxième jour de l’exposition. Tu es comme un petit enfant; tu sillonnes les allées et tu veux retrouver ton pays parmi tant d’autres.
Tu es à la recherche du petit signe qui te guide vers la Tunisie. Et voilà que tu entrevois la «chechia» et que tu te dis que tu es finalement arrivé.
Tu vois le drapeau avec l’inscription «Tunisie» et tu es fier. Tu lèves la tête pour lire le nom du pays sur la façade et tu te rends compte qu’il n’est aucunement lisible.
Tu franchis la porte et tu es prêt à vivre l’expérience. Tu avances et tu t’attends à être accueilli… mais non. Tu tombes sur une bonne dame derrière un comptoir accrochée à son téléphone portable.
Tu dévies ton regard pour ne pas la déranger et tu continues à avancer. Tu tombes sur la salle des nouvelles technologies que tu avais envie de découvrir, ayant rencontré quelques-uns des jeunes qui ont travaillé sur les produits exposés. Tu retrouves une bonne dame assise sur une «dokkana».
Tu regardes les murs et tu essaies de comprendre la fonction de ces supports en plexis vides. Tu te décides à poser la question à la bonne dame, qui se lève, ouvre les portes du meuble central de la salle, en retire une paire de lunettes VR 360 et part dans un bon moment de réglage.
Tu proposes à l’un de tes compagnons de voyage de faire l’expérience pour découvrir le travail de ces jeunes que tu aimes tant. Tu es content quand ton ami enlève les lunettes, tu es libéré, tu peux avancer, tu seras bientôt dehors.
Tu arrives à la fin de ton voyage quand tu te retrouves dans l’incontournable «bazar». Tes autres compagnons de voyage sont assis depuis belle lurette à t’attendre. Tu tiens à regarder les présentoirs. Tu as désespérément envie que quelqu’un vienne t’expliquer les choses, ou t’offrir son assistance.
Tu avances vers la porte de sortie, bercé par l’espoir que quelqu’un surgissant de quelque part vienne te dire au revoir. Tu es à l’extérieur, les larmes aux yeux. Tu sais que ton pays vaut mieux que cela.
Tu respires un bon coup et tu t’efforces à vivre de belles expériences dans les autres pays qui s’offrent à toi.
* Enseignante.
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