Lors d’une rencontre, lundi 14 mars 2022, à Tunis, sur le thème : «La Tunisie dans la spirale de la dette et de l’austérité», la directrice exécutive de l’organisation Al-Bawsala Selma Jerad a déclaré que notre pays a opté, depuis des années, pour le mécanisme de la dette pour mobiliser des ressources de l’État, ce qui a entraîné une aggravation de l’endettement, de sorte que chaque Tunisien traîne aujourd’hui une dette estimée à environ 9 500 dinars.
Selma Jerad, qui intervenait en marge du symposium organisé dans le cadre de la campagne intitulée «Yezzi Marhantouna» (Vous nous avez trop endettés !), a déploré la poursuite du modèle de développement lancé en 1986, avec le plan d’ajustement structurel (PAS) sous l’impulsion du Fonds monétaire international (FMI). Au-delà du changement des appellations, que l’on parle de sauvetage ou de réforme économique, cette continuation de la politique d’austérité se traduit par la baisse des investissements publics et la privatisation des entreprises et des services publics.
Les gouvernements successifs ont adopté les mêmes politiques basées sur trois axes. D’abord, l’acceptation des conditions des bailleurs de fonds, quelles qu’elles soient, notamment l’imposition d’options se traduisant par la régression du rôle social de l’État avec la suppression des subventions, l’arrêt des recrutements dans le secteur public et la privatisation des entreprises publiques; ensuite, l’adoption de politiques fiscales inéquitables et le recours à des solutions à court terme, ce qui conduit à aggraver les crises économiques et sociales, le chômage, la pauvreté et le creusement des disparités sociales.
Le manque d’esprit de participation et de transparence pousse la société civile à faire pression pour l’élaboration de plans de réforme basés sur la justice sociale, considérant que la société a un rôle à jouer dans les décisions politiques à venir.
I. B.
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