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Tunisie : En moins de 4 quatre ans, le nombre de médicaments introuvables a plus que doublé

La Tunisie a connu tous les pires problèmes sanitaires, du plus ordinaire, comme l’invasion des emballages en plastique, aux plus extraordinaires, comme la pandémie du Covid-19, la saleté de nos rues, de nos établissements publics, de nos écoles, de nos hôpitaux, etc. Nous mangeons mal et certains d’entre nous, chaque jour plus nombreux, ne mangent pas leur faim. Triste «cerise» sur le gâteau, nous ne trouvons plus les médicaments pour nous soigner.

L’information, qui est quasiment passée sous le radar de l’attention publique, nous a été communiquée, cette semaine, par Nadhem Chakri, président de l’Association des pharmaciens tunisiens. En date de la fin des deux premières semaines, il y a en Tunisie, selon M. Chakri, 721 médicaments qui sont soit en rupture de stock ou «difficilement trouvables» (!?).

A titre indicatif –pour apprécier la gravité de cette chute libre de notre pays dans ce domaine vital–, cette pénurie ou rareté ne concernait, en 2018, qu’environ 300 médicaments. Ainsi, en moins de quatre années, il y a eu une augmentation vertigineuse de 421 médicaments introuvables, soit une croissance de plus de 140%.

Allez me faire croire que nous avons, en Tunisie, les meilleures facs de pharmacie, les meilleurs professeurs en pharmacie, les meilleurs chimistes, les meilleurs laboratoires et les meilleurs laborantins, etc. !

La souveraineté pharmaceutique, ça aussi, il faudra y penser, messieurs et mesdames du «peuple [qui] veut». Car ces manques de médicaments sont dues aux difficultés financières de l’Etat tunisiens, certains laboratoires internationaux arrêtant l’approvisionnement de la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT) pour non paiement de ses dettes contractées auprès de ces laboratoires.

Un simple cachet d’aspirine, un simple masque chirurgical ou un simple gel hydroalcoolique peut faire la différence entre un peuple souverain et un autre qui ne l’est pas.

C’est là, au-delà des difficultés conjoncturelles qu’il va falloir dépasser, une bonne raison pour impulser l’industrie pharmaceutique nationale, qui a bien démarré dans les années 1990, mais elle n’évolue plus au rythme requis.

M. Ch.

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