Alors que le gouvernement Najla Bouden s’apprête à entamer un nouveau round de négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un nouvel emprunt de 4 milliards de dollars pour boucler son budget de 2022, sur la base de plusieurs engagements fermes, notamment de réduction de la masse salariale dans le secteur public, la centrale syndicale tunisien accentue la pression pour exiger l’ouverture de nouvelles négociations sur l’augmentation des salaires dans le secteur et la fonction publics au titre des années 2021, 2022 et 2023. Avis de tempête à l’horizon…
Dans ce contexte de grave crise économique et financière, Mohamed Chebbi, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a en effet déclaré que le Groupement du secteur et de la fonction publics relevant de l’UGTT, après sa réunion du vendredi 18 mars 2022, a soumis ses recommandations à la commission administrative de la centrale syndicale, qui se tiendra avant la fin de ce mois, qui appellent, notamment, à un mouvement de protestation et à une grève générale dans la fonction publique, expliquant, dans une déclaration à l’agence Tap, que le Groupement, qui comprend tous les secteurs de la fonction publique tels que la santé, l’éducation, les transports, les finances et autres, a recommandé des actions de protestation contre le maintien de la circulaire gouvernementale n° 20, l’échec de la mise en œuvre de l’accord du 6 février 2021 et l’arrêt des négociations sociales sur la hausse des salaires.
Mohamed Chebbi a aussi déclaré que le Groupement a examiné, lors de sa réunion, les répercussions négatives de la circulaire n° 20 sur l’action syndicale, estimant qu’elle a provoqué une paralysie de l’action syndicale et perturbé les négociations sur l’augmentation des salaires dans la fonction publique au titre des années 2021, 2022 et 2023.
Le responsable syndical a souligné que les représentants des syndicats de la fonction publique ont dénoncé, lors de la réunion, la non-application de l’accord du 6 février 2021, conclu entre le gouvernement et l’UGTT, ajoutant que les arrêtés gouvernementaux liés à cet accord n’ont pas été publiés sur le Journal officiel (Jort).
C’est la commission administrative de la centrale syndicale, devant se réunir avant la fin de ce mois, qui devra décider d’annoncer les sit-ins de protestation et la grève générale dans la fonction publique, si, d’ici la fin du mois, le gouvernement n’abandonne pas la circulaire n° 20, ne met pas en œuvre l’accord du 6 février 2021 et n’entame pas les négociations sur l’augmentation des salaires.
Rappelons que ladite circulaire n° 20 de 2022 impose des conditions de négociation avec la partie syndicale, notamment l’accord du gouvernement pour tout engagement de nature financière. L’UGTT y voit une infraction au droit sundical.
I. B.
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