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La francophonie devient un frein pour les professionnels tunisiens

La qualité des relations politiques entre la Tunisie et la France ne doivent pas cacher les difficultés parfois insurmontables qu’éprouvent les professionnels tunisiens pour avoir un visa pour la France.

Cela fait des mois et des mois que les professionnels, jeunes et moins jeunes, médecins, avocats, ingénieurs et bien d’autres, se heurtent à des difficultés colossales pour postuler à un visa et peinent, souvent en vain, pour effectuer leurs courts séjours professionnels habituels en France. La francophonie est en passe de devenir un véritable handicap pour les professionnels de la rive sud de la Méditerranée.

Par Dr Lamia Kallel

Je ne m’arrêterai pas sur l’humiliation, la consternation et la grande déception perçues par tant de professionnels.

C’est très simple: face à un tel blocage, les professionnels doivent disposer d’alternatives pour apprendre et se former. Or la langue constitue un frein des plus sélectifs. C’est ainsi que la décision de basculer à l’anglais, en tant que seconde langue officielle à la place du français, me paraît conséquente, sage et responsable envers les générations à venir.

La nécessité de basculer vers la langue anglaise

La France, comme n’importe quel autre pays, a tout à fait le droit d’imposer des règles d’accès pour les «étrangers». La France doit avoir ses propres raisons, quad bien même paraissant incongruents avec les liens historiques et culturels qu’elle entretient avec la Tunisie.

Ce qui importe pour moi en tant que professionnelle tunisienne qui a bénéficié de formations et de stages en France et qui en reconnaît l’utilité, c’est l’avenir de mon pays et de sa locomotive professionnelle. Il faut bien que les générations futures puissent avoir la possibilité de s’ouvrir sur le monde, et partir apprendre là où elles en auront la possibilité, dans la dignité.

La désillusion d’une francophone de cœur

Le couteau dans l’âme, la francophone de cœur que je resterai jusqu’à la fin de mes jours ne peut que crier haut et fort la nécessité de basculer vers la langue anglaise officiellement, via un plan progressif, afin de libérer notre jeunesse et lui garantir des horizons à la hauteur de son histoire et de son ambition.

* Professeure en médecine, ancienne présidente du Conseil régional de l’Ordre des médecins de Tunis.

Article de la même auteure dans Kapitalis :

http://kapitalis.com/tunisie/2021/07/21/operation-vaccination-porte-ouverte-tout-sest-plutot-bien-deroule-a-lariana/

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