Les séries télévisées tunisiennes actuelles ont tendance à banaliser la violence en attribuant les rôles de malfaiteurs à des acteurs beaux et attirants, contrairement à ce qui était en vigueur auparavant où ces rôles étaient campés par des acteurs au physique plutôt disgracieux.
C’est ce qu’a affirmé le sociologue Mouadh Ben Nsir dans une déclaration à l’émission ‘‘Romdhane Ennas’’ sur Mosaïque FM, lundi 27 mars 2023, ajoutant que ce constat est vérifié dans les réactions des internautes sur les réseaux sociaux aux personnages du feuilleton ‘Awled Moufida’’ diffusé ces dernières années par la chaîne El-Hiwar Ettounsi et qui expriment généralement de l’admiration et de la fascination pour des personnages violents.
Cette évolution provoque une confusion dans l’approche qu’ont les téléspectateurs du bien et du mal, mais la responsabilité n’en incombe pas seulement aux dramatiques télévisées, dont l’influence sur le comportement des enfants et des jeunes reste très limitée, étant donné que cette catégorie de la population est moins portée sur la télévision que sur les autres canaux de communication, comme l’Internet.
Le sociologue estime que la réalité est encore plus choquante que les fictions télévisuelles, quand on pense à la consommation des drogues par les élèves et les étudiants, un phénomène qui est, selon lui, assez fréquent dans les milieux scolaire et universitaire et qui touche les jeunes âgés de 14 à 23 ans et davantage les garçons que les filles.
Ben Nsir cite à ce propos une étude réalisée en Tunisie par l’organisation International Alert auprès d’un échantillon de 1200 élèves (640 garçons et 560 filles) poursuivant leurs études dans 3 lycées à Douar Hicher (Ariana), cité Ennour (Kasserine) et Tataouine Nord, qui fait ressortir des résultats inquiétants.
En effet, 72% des élèves sondés ont affirmé avoir consommé une drogue au moins une fois et 14% d’entre eux affirment avoir consommé des drogues dures comme l’héroïne et la cocaïne alors que 95,4% ont affirmé avoir consommé des drogues dans l’environnement immédiat des établissements éducatifs.
Ces établissements ne font pas appel aux psychologues pour encadrer les élèves et l’autorité de tutelle ignore les résultats des études sur la consommation de la drogue par les jeunes, a encore déploré l’expert, qui apporte ainsi sa contribution au débat provoqué par la série télévisée ‘‘Fallujah’’, actuellement diffusée par la chaîne El-Hiwar Ettounsi, et qui traite, entre autres sujets, de la consommation de la drogue par les lycéens.
I. B.
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