«Lukas» de Julien Leclercq à regarder ce soir sur C8

La chaîne C8 diffusera ce soir, en deuxième partie de soirée, 𝐿𝑢𝑘𝑎𝑠. C’est un film de Julien Leclercq, le réalisateur des Braqueurs, avec Jean-Claude Van Damme en tête d’affiche.

Par Mohamed Sadok Lejri *

Je me souviens qu’à sa sortie, en 2018, 𝐿𝑢𝑘𝑎𝑠 a fait l’objet d’un déluge de critiques négatives et de commentaires méprisants et moqueurs. Et pourtant ce thriller, qui est loin d’être un chef-d’œuvre en son genre, m’avait bien plu. Ce fut, pour moi, une agréable surprise.

Les amateurs du cinéma social et engagé trouveront le scénario de ce long-métrage un peu superficiel, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un film réaliste et sans aucune prétention.

L’histoire de 𝐿𝑢𝑘𝑎𝑠 est simple et touchante : c’est celle d’un garde du corps quinquagénaire devenu videur d’une boîte de nuit et qui, à la suite d’un tragique accident qui s’est soldé par la mort d’un odieux client, se retrouve dans un strip-club sordide qui abrite des faussaires aux pratiques crapuleuses.

Chargé de veiller sur la sécurité des lieux, il travaille pour eux sans s’interroger sur leurs véritables activités, puis se met à collaborer avec un flic (interprété par l’acteur fétiche de Julien Leclercq, notre excellent Sami Bouajila) afin de les coincer et pour ne pas être écroué. Lukas est rongé par un passé trouble, il est veuf et élève seul sa fille unique Sarah.

Jean-Claude Van Damme, qui est en butte au persiflage depuis le début de sa carrière cinématographique, porte tout le poids du film sur ses épaules et prouve qu’il est capable de passer avec succès dans le registre du drame.

Dans ce thriller sombre et mélancolique, il casse totalement son image hollywoodienne et ridiculisée par les apparitions médiatiques « awariennes ».

JCVD campe son rôle avec beaucoup de retenue et, en guise de supplément d’âme, il y apporte tout le poids de sa vie cabossée, de sa souffrance intérieure et de son histoire personnelle ravagée par sa dépendance à la drogue. Dans ce film franco-belge, le visage de JCVD est brisé, fatigué et sculpté par ses frasques.

Cette physionomie à laquelle les fans de Van Damme ne sont pas habitués, ce visage buriné par les excès en tout genre et les atteintes impitoyables de l’âge, lui confèrent un pouvoir magnétique.

𝐿𝑢𝑘𝑎𝑠 nous plonge dans l’univers d’un père qui se saigne aux quatre veines pour offrir une bonne éducation à sa fille, mais qui semble torturé et être pris dans un engrenage ; un piège sans issue. L’intrigue se déroule dans une atmosphère pesante et au rythme de sons assourdissants.

Le rythme du film est assez lent, mais cela permet au public de partager le quotidien languissant, triste et morne du protagoniste qui prend parfois des allures de fantôme urbain.

Bref, 𝐿𝑢𝑘𝑎𝑠 nous fait découvrir Jean-Claude Van Damme sous un jour nouveau. Et, n’en déplaise aux pseudo-intellos et snobinards dédaigneux, le résultat n’est pas mauvais du tout !

* Universitaire.

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