La ville de Sfax, dans le sud-est de la Tunisie, d’où partent des barques de migrants subsahariens vers les côtes italiennes, a été, dimanche 25 juin 2023, le théâtre de manifestations populaires contre l’aggravation de ce phénomène.
Les manifestants sont des membres de la société civile locale et des citoyens qui ont protesté devant le siège du gouvernorat pour exiger des autorités centrale de trouver des solutions urgentes pour aider les migrants étrangers en provenance des pays subsahariens , a indiqué Mounir Affes, membre du bureau régional de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica, centrale patronale), cité par Mosaïque.
Selon les protestants, il y aurait environ 50.000 migrants subsahariens dans une région qui en compte 330.000. Et ils vivent dans des conditions très précaires, propices au développement de maladies contagieuses. Beaucoup d’entre eux travaillent pour réunir les sommes nécessaires à la traversée vers l’Italie, mais la majorité est dans la précarité absolue, avec femmes et enfants.
Par ailleurs, la mer continue de rejeter les corps des migrants noyés et les morgues des hôpitaux de la région sont surbookées. La situation générale devient insupportable pour les Sfaxiens, qui protestent aussi contre ce qu’ils considèrent comme une négligence de leur région par les autorités centrales.
Le président de la république Kaïs Saïed a certes rendu visite à Sfax le 10 juin courant et a entendu les doléances des habitants, mais depuis rien n’a été fait pour essayer de remédier à la situation et Sfax reste encore sans gouverneur, déplorent-ils, alors que la saison estivale risque de connaître une hausse du nombre de candidats à la migration illégale.
I. B.
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