Alerte sur les mariages d’enfants au Maroc, plus de 8.600 en 2023

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) lance une nouvelle alerte sur les mariages d’enfants au Maroc et déplore des statistiques incomplètes et des lois inadéquates. En 2023, plus de 8 600 autorisations de mariages d’enfants ont été accordées par les autorités.

A la veille de la révision du Code de la famille, la Mudawana de 2004, le Cese constate que dans sa version actuelle, même si la loi en vigueur fixe l’âge minimum du mariage à 18 ans, «elle na malheureusement pas permis déradiquer cette pratique» et «ne respecte pas lintérêt suprême des droits de lenfant».

Ahmed Reda Chami, président du Cese, s’est adressé aux familles vulnérables dont les filles mineures vont à l’école.

En 2023, les autorisations délivrées pour les mariages de mineurs étaient de 8 667, un chiffre inférieur à celui enregistré en 2022, où il y en avait environ 12 940. Mais, souligne le Cese, les statistiques ne prennent pas en compte les mariages «non officiels».

«Au Maroc, 32% des mineures mariées ont un ou plusieurs enfants, sachant que toute grossesse survenue avant lâge de 18 ans est considérée comme ‘‘à haut risque’’. A cela sajoute laugmentation des risques sanitaires pour les adolescentes et leurs enfants en raison de la manque despacement des naissances», dénonce le Cese, selon lequel les mineures sont également fortement exposées aux violences familiales et conjugales, physiques, sexuelles et verbales.

Selon les données du ministère marocain de la Santé, il apparaît que si les femmes de moins de 25 ans sont, comme les femmes âgées, très exposées aux violences psychologiques, notamment verbales (94%), elles le sont encore plus aux violences physiques : 27% contre 21% des femmes de 25-34 ans et 18% des femmes de 34-49 ans. Les violences à leur encontre sont perpétrées par le mari (43%), la belle-famille (36%) ou par une autre personne n’appartenant pas à la famille (28%). Un pourcentage important de femmes, soit 77,5 % des moins de 25 ans, subissent des violences au sein de leur propre foyer.

I. B. (avec Ansamed).

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