L’Association tunisienne de chirurgie (ATC) déplore l’émigration de médecins tunisiens spécialisés dans différentes branches de la chirurgie, et surtout depuis 2016, suite aux campagnes hostiles et aux procès arbitraires pour erreur médicale intentés contre certains de leurs collègues.
C’est ce qu’a indiqué Dr Mohamed Amine Makni, chirurgien viscéral et digestif, professeur à la Faculté de Médecine de Tunis, secrétaire général du bureau de l’ATC, lors du 45e congrès national de chirurgie, qui s’est tenu les 17, 18 et 19 octobre 2024 à l’hôtel Laico à Tunis, sur le thème «La chirurgie du futur à l’ère de l’intelligence artificielle (IA)», dans une déclaration à Mosaïque FM, ajoutant que ces procès sont dus à une méconnaissance de la définition même de l’erreur médicale qui ne saurait être confondue avec les complications médicales causées par divers facteurs, notamment la réaction du corps du patient à l’opération censée sauver tel ou tel organe ou le manque de prise en charge du malade après l’opération.
Le congrès a d’ailleurs discuté de la loi de 2024 sur la responsabilité médicale, critiqué certains de ses aspects et présenté les réserves des praticiens sur certains points juridiques contenus dans ladite loi à un avocat spécialisé participant au congrès.
Selon Dr Makni, l’émigration des chirurgiens est une grosse perte pour la Tunisie et une aubaine pour plusieurs pays européens, qui profitent de l’arrivée salutaire de ces spécialistes, échaudés par les conséquences néfastes d’une incompréhension médiatique et sociale du concept d’erreur médicale et des cas où il s’applique. Il y a une différence entre les lois relatives à l’erreur médicale appliquées en Tunisie et à l’étranger, a relevé le chirurgien. Il estime que notre pays dispose de suffisamment de lois qui protègent les droits et définissent les responsabilités des deux parties concernées, à savoir le patient et le médecin, et qu’il ne sert à rien d’en rajouter.
Dr Makni a souligné, dans ce même contexte, l’importance de la confiance des citoyens dans les compétences tunisiennes dans le domaine de la chirurgie et de la prise de conscience des décideurs des raisons de la fuite des compétences et de la nécessité de mettre en place une stratégie pour les inciter, sur les plans matériel et sécuritaire, à rester dans le pays.
I. B.
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