Il y aurait donc en Tunisie des institutions publiques qui n’ont pas de réelle utilité, qui ne réalisent qu’une partie infime des objectifs pour lesquels elles ont été créées et qui représentent désormais un fardeau pour le budget de l’État et les fonds publics?
C’est ce que le président de la république, Kaïs Saïed, nous a appris, lors de la réunion qu’il a présidée, lundi 13 janvier 2025, au palais de Carthage, avec le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, le ministre de l’Education, Noureddine Nouri, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaïd et le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, auxquels il a d’ailleurs donné des instructions pour procéder à un inventaire de ces institutions inutiles et budgétivores.
«La sagesse ne réside pas dans la multiplication des institutions, mais dans leur utilité et leur efficacité au service de la nation et des citoyens», a souligné Saïed, laissant ainsi prévoir la suppression prochaine de certaines institutions publiques qui, selon lui, n’auraient plus d’utilité réelle au regard des besoins des citoyens.
«Il serait judicieux que les fonds alloués à ces institutions soient exploités pour trouver des solutions radicales aux victimes de politiques n’ayant conduit qu’à davantage de pauvreté et d’exclusion», a ajouté le chef de l’Etat. «Il est temps, a-t-il dit, de mettre fin à ces politiques, que ce soit dans l’enseignement supérieur, la santé, la formation professionnelle ou dans d’autres secteurs».
Il reste, cependant, à préciser si le président de la république parle des institutions ou des entreprises publiques, car le mot arabe qu’il a utilisé, « mouassasat » , signifie aussi bien institutions qu’entreprises. Or, le président a toujours rejeté l’idée de privatisation, y compris des entreprises publiques qui sont en faillite technique. S’agit-il d’un changement de cap dans la politique de l’Etat ? Nous attendrons une clarification de la part de la présidence de la république…
Par la même occasion, le chef de l’Etat a souligné à nouveau «la nécessité de revoir le cadre juridique du travail dans les secteurs public et privé pour mettre définitivement fin à la sous-traitance», selon un communiqué de la présidence de la république.
Saïed a souligné aussi «la nécessité pour chaque responsable chargé de préparer un projet de texte de loi de prendre en compte les attentes des citoyens, ainsi que leurs souffrances et leurs difficultés dans tous les domaines et de proposer des solutions radicales, et de ne pas se contenter de constater les problèmes sans les résoudre de manière globale et définitive». Le président de la république retourne ainsi aux membres du gouvernement le reproche que lui font certains commentateurs et analystes, celui de critiquer les dysfonctionnements de l’administration publique et de ne pas joindre suffisamment l’acte à la parole, ce que traduit du reste le manque de réalisations concrètes et d’améliorations dans les conditions de vie des populations.
I. B.
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