Le projet de budget 2018 du gouvernement des Etats-Unis prévoit de procéder à une baisse importante de l’aide à la Tunisie.
Par Marwan Chahla
Selon la requête de budget soumise, fin mai, au congrès des Etats-Unis, l’administration républicaine de Donald Trump compte accorder à la Tunisie, durant l’exercice financier 2018, une aide de 54,6 millions de dollars (soit 133,5 millions de dinars tunisiens, MDT), ce qui représente une baisse de 85,8 millions dollars (209,8 MDT) par rapport à l’année fiscale 2017.
Ce projet de budget de l’administration Trump mettrait ainsi fin aux dons pour le Financement des forces militaires étrangères (FMF, en anglais) – des subventions pour les achats militaires – dont bénéficiait la Tunisie et qui se montaient, durant l’année fiscale 2017, à 45 millions de dollars (110 MDT). En échange de ces dons FMF, les Etats-Unis octroieraient à la Tunisie des prêts FMF.
La Justification du budget de l’administration Trump, une lettre qui accompagne la requête de budget, explique que ce changement vers le système de prêts FMF «devrait permettre aux pays bénéficiaires de se procurer plus d’équipements militaires américains, et autres services, qu’ils n’auraient pu le faire sous la formule des dons FMF.»
Rappelons que le budget de l’administration Trump continue d’offrir des dons FMF à des pays comme Israël, l’Egypte et la Jordanie…
Le projet de budget 2018 prévoit également de réduire les Fonds de soutien économique (ESF, en anglais) accordés à la Tunisie, pour les ramener à 40 million de dollars (98 MDT), soit une baisse de 34 millions de dollars (plus de 83 MDT), par rapport à l’année 2017.
Sur ces 40 millions de dollars ESF, l’administration Trump propose que 21 millions de dollars (51 MDT) soient alloués aux activités touchant la promotion de la démocratie et la bonne gouvernance, une baisse de 23 millions de dollars (56 MDT) par rapport à 2017; et les 19 millions de dollars restant, soit 47 MDT, pour les initiatives de relance de la croissance économique en Tunisie, ce qui représente une baisse de 62% par rapport aux 50 millions de dollars (122 MDT) de l’exercice financier 2017.
Attendons de voir la réaction du législatif américain. En effet, c’est le Congrès qui détermine, en définitive, le niveau et les orientations des dépenses du gouvernement américain.
Malgré le fait que les républicains soient majoritaires au sein des deux chambres du 115e congrès américain, cela ne signifierait pas nécessairement que les propositions budgétaires soumises par le successeur de Barack Obama passeraient comme une lettre à la poste… Le législatif américain pourrait avoir des priorités différentes de celles de 45e président des Etats-Unis.
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