Pour Nabil Maaloul, l’issue du match d’ouverture des éliminatoires de la CAN-2019 entre la Tunisie et l’Egypte est difficile à prédire.
La Tunisie et l’Egypte, rivaux de toujours, croiseront le fer aujourd’hui, dimanche 11 juin 2017, à 23 heures, à Radès, lors d’une rencontre dont l’issue pourrait s’avérer capitale, car elle déterminerait qui de la Tunisie ou de l’Egypte finira en tête du groupe J des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 et décrochera ainsi sa qualification directe pour la phase finale du rendez-vous continental au Cameroun.
Dans un entretien accordé au site égyptien ‘‘Al-Ahram Online’’ , le sélectionneur national tunisien a salué les progrès réalisés par les Pharaons sous la houlette du sélectionneur argentin, Hector Cuper, et évoqué les chances sérieuses qu’ont ses protégés à remporter cette confrontation qui reste, pour de nombreux spécialistes, une partie très serrée.
* Pourquoi avez-vous opté de transférer les matches de votre équipe de Monastir à Radès, bien que cela puisse impliquer qu’il y aurait moins de supporteurs, en raison de la distance, l’éloignement et les difficultés de déplacement?
– Le facteur le plus important qui a déterminé cette décision, c’est l’état de la pelouse. J’ai fait du repérage. Je me suis rendu sur place à Monastir, à Sousse et ailleurs, et j’ai pu me rendre compte que la pelouse de Radès répond parfaitement aux attributs de notre équipe.
* Ne craignez-vous pas qu’il y ait une faible assistance lors de la rencontre dimanche?
– Il est vrai que l’assistance pourrait être faible, surtout lorsque l’on tient compte du fait que le stade de Radès a une capacité d’accueil très grande, à savoir près de 60.000 places. Personnellement, je saurais me contenter d’une présence de 10.000 ou 15.000 spectateurs. D’ailleurs, c’était la moyenne que nous avons atteint lorsque l’on a joué à Monastir. Par contre, ce qui importe le plus c’est la qualité du terrain.
* L’effectif auquel vous aviez fait appel pour le match de dimanche contre l’Egypte a suscité beaucoup de débat. Certains s’étonnent, par exemple, que vous ayez procédé à des «changements radicaux» dans l’équipe qui a pris part à la dernière CAN. Quelle est votre réaction à cela?
– Il ne s’agit nullement de prise de risque. J’ai tout simplement choisi les éléments qui étaient les plus en forme mentalement et physiquement. Je n’avais pas le temps de sélectionner des joueurs qui n’étaient pas encore prêts et, d’ailleurs, les changements par rapport à la dernière CAN ne sont pas aussi radicaux qu’on le dit. J’y ai été contraint en raison des blessures de certains de nos joueurs, notamment quatre d’entre eux en défense.
Tenez, par exemple, il y a cas le cas d’Aymen Abdennour qui, depuis avril dernier, n’a pas joué un seul match pour son équipe de Valence, et Ali Yacoubi, qui a été blessé le dernier jour de la saison. Oussama Haddadi et Hamdi Nagguez sont eux aussi blessés.
Pour résumer, donc, j’ai choisi les joueurs qui ont régulièrement joué pour leurs équipes, à l’étranger ou en Tunisie, et avec une attention particulière accordée aux clubs qui prennent part aux compétitions africaines.
En outre, j’ai sélectionné les joueurs qui sont fortement ambitieux car, à mes yeux, les qualités individuelles ne sauraient suffire. Ce qui paraît être très important c’est le «fighting spirit» dont chaque joueur devrait faire preuve.
* Pensez-vous que les nouvelles recrues pourront facilement s’intégrer? Avez-vous eu assez de temps pour préparer votre équipe en une période aussi courte?
– Mes joueurs sont fin prêts techniquement et mentalement pour la confrontation du dimanche. Il est vrai qu’Hector Cuper pourrait jouir d’un léger avantage, sur ce plan, car il a été aux commandes de la sélection égyptienne plus longtemps que moi à la tête de l’équipe de Tunisie, mais cela ne saurait nécessairement impliquer que ses joueurs auront de meilleures chances que les miens. Dimanche, nous disposerons de chances égales.
Et je connais bien mes hommes…
* Quels sont les compartiments du jeu tunisien que vous souhaitez améliorer?
– Il y avait du positif sous l’ancien coach, Henryk Kasperczak, sur lequel je compte capitaliser; il y avait également quelques faiblesses auxquelles je vais devoir remédier. Ces points faibles étaient évidents lors de la dernière CAN, au Gabon.
* Vous étiez aux commandes de la sélection tunisienne en 2013. Estimez-vous que cette fois-ci vous disposez de plus de chances pour réaliser de meilleurs résultats ?
– D’une manière générale, l’atmosphère est nettement meilleure que ce qu’elle n’était en 2013. De très loin, il y a moins de problèmes.
* Cuper a déclaré qu’il ne savait rien sur la stratégie que la Tunisie adoptera, dimanche, contre l’Egypte, mais il n’a pas tari d’éloges à l’endroit de Youssef Msakni et Naïm Sliti, en tant que vos meilleures options à l’avant. Qu’est-ce que cela vous inspire?
– L’Egypte et la Tunisie se connaissent parfaitement bien l’une l’autre. La confrontation de dimanche n’a pas de secrets. L’issue de cette rencontre dépendra principalement de certaines différences individuelles.
* A quoi vous attendez-vous de cette partie?
– Etant donné l’expérience que j’ai des confrontations entre ces rivaux nord-africains, je peux dire qu’il est tout à fait difficile de deviner l’issue du match de dimanche. Les rencontres Tunisie-Egypte sont des derbies dont le résultat est difficilement prévisible.
Entretien traduit de l’anglais par Marwan Chahla
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