Philippe de Veulle, avocat des victimes françaises de l’attentat du Bardo (18 mars 2015), dénonce le laxisme de l’Etat français et la complicité des partis islamistes tunisiens.
Contacté par Kapitalis, Me Veulle confirme avoir reçu de sérieuses menaces depuis la Tunisie et la Libye et qu’il bénéficie désormais d’une autorisation, exceptionnelle, de port d’arme, pour se défendre, sachant qu’il sait s’en servir.
«Je suis harcelé d’appels malveillants et c’est du non-respect à l’auxiliaire de justice que je suis et les numéros qui m’appellent de Tunisie ne sont pas des numéros de particuliers, mais une machinerie qui serait liée à l’administration de l’Etat», a-t-il déclaré.
Cette mesure exceptionnelle d’autorisation de port d’arme rassure mais n’enchante pas l’avocat qui y voit du mépris et la qualifie de «défense low-cost», estimant que les proches des victimes du Bardo et lui-même sont à l’abandon, «une affaire qu’on a envie d’enterrer», dit-t-il.
L’avocat tire la sonnette d’alarme et dénonce l’Etat français qui continue à avoir des liens avec des partis islamistes tunisiens qui ont des liens avec les terroristes. La France ferme les yeux sur la recherche de la vérité et les dépassements de la justice, notamment sur les manquements du juge Béchir Akremi, qui était en charge de cette affaire et qui, selon lui, a des liens avec Ennahdha, le parti islamiste qui fait partie de la coalition au pouvoir en Tunisie.
«Même après le reportage de Skynews, présentant de fortes présomptions de liens entre le Qatar, Rached Ghanouchi, le président d’Ennahdha, et le terrorisme, l’Etat fait comme si de rien n’était. Au contraire, ce chef islamiste tunisien est accueilli en France à bras ouverts», a déploré l’avocat, ajoutant que les autorités françaises feraient mieux de courir derrière la vérité au lieu de courir derrière un gouvernement tunisien qui sera bientôt aux abois.
Me de Veulle compte rencontrer le président de la république Emmanuel Macron et soumettre le dossier des victimes françaises de l’attentat du Bardo à la la task-force anti-terrorise qu’il compte constituer à l’Elysée.
«C’est une honte d’abandonner les familles des victimes. La lutte contre le terrorisme, ce n’est pas de l’effet d’annonce, mais des actions concrètes», a-t-il aussi souligné.
Yûsra Nemlaghi
Donnez votre avis