Selon John McCain, le Congrès fera tout pour inverser les réductions d’aide à la Tunisie proposées par Donald Trump.
Par Marwan Chahla
Au 2e jour de la visite de Youssef Chahed à Washington, mardi 11 juillet 2017, le sénateur de l’Arizona depuis 1987 et figure de proue du Parti républicain est monté au créneau pour déclarer que le soutien des Etats-Unis à la Tunisie est indispensable «pour maintenir en vie les réformes et stimuler une nouvelle croissance économique dans le pays.»
«N’avions-nous pas appris les leçons?», s’est interrogé M. McCain, président de la Commission des services armés du Sénat américain, lors d’un forum organisé par la Heritage Foundation, en présence du chef du gouvernement Youssef Chahed. «Réduire l’aide des Etats-Unis à un partenaire démocratique qui se trouve sur la ligne de front de la guerre contre l’organisation terroriste de l’Etat islamique serait à la fois malavisé et dangereux», a-t-il ajouté.
Les coupes sombres de l’administration Trump
Le projet de budget de l’administration Trump, rendu public au début du printemps dernier, prévoit des coupes sombres dans les fonds alloués au département d’Etat et aux programmes américains d’aide étrangère, alors qu’il augmente l’enveloppe du Pentagone de 54 milliards de dollars.
La Tunisie n’a pas été épargnée, puisque le budget 2018 du nouveau locataire de la Maison Blanche propose de baisser toutes les formes d’aide à notre pays à 54,4 millions de dollars (1320 millions de dinars tunisiens, MDT), contre 177 millions (4294 MDT), en 2016.
Chahed, mardi, à Heritage Foundation, plaide pour le maintien de l’aide américaine à la Tunisie.
Ces réductions de dépenses indifférenciées que Donald Trump envisage de mettre en œuvre se sont heurtées à une résistance bipartite, notamment au Sénat où un groupe de 43 sénateurs ont envoyé, en avril dernier, une lettre au 45e président des Etats-Unis dans laquelle ils annoncent leur ferme détermination d’au moins maintenir l’aide à la Tunisie à son niveau 2016.
Les réductions proposées pourraient être rejetées
Prenant la parole lors de ce forum de la Heritage Foundation, Joshua Meservey, analyste politique principal auprès de ce think-tank et lobby washingtonien, n’a pas manqué de souligner qu’«il n’y a aucun doute que la Tunisie a encore beaucoup de chemin à parcourir» et que la pression est considérable pour le gouvernement tunisien qui doit garantir que la croissance économique profite équitablement à tous les Tunisiens.
Etant donné les enjeux de ce qui se passe en Tunisie, M. Meservey a estimé que les réductions budgétaires soumises au Congrès par le chef de l’exécutif n’entreront pas en vigueur: «Certainement pas toutes ces réductions et je dirais même peut-être aucune d’entre elles ne verra le jour», a-t-il martelé.
L’avenir proche, c’est-à-dire les débats budgétaires de l’automne prochain à la Chambre des représentants et au Sénat américains, donnera très certainement raison à cette assurance de Joshua Meservey et à la détermination du très populaire John McCain à plaider la cause de la Tunisie.
En effet, c’est le Congrès des Etats-Unis qui tient les cordons de la bourse: le chef de la Maison Blanche propose et, à l’autre extrémité du pouvoir décisionnel, le législatif dispose…
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