La justice a accepté la demande de réexamen du dossier de Maher Manaï, détenu depuis 2004 et condamné à la perpétuité pour un meurtre qu’il nie avoir commis.
En 2004, Maher Manaï a d’abord été condamné à la peine capitale, avant que le verdict ne soit révisé, en 2009, à la réclusion à perpétuité. Mais le détenu a continué à crier à l’injustice affirmant avoir été jugé coupable sans preuve.
Le jeune homme avait indiqué à la police avoir découvert un cadavre dans une rue de Sfax et c’est lui qui fut accusé du meurtre.
Contre toute attente, en février 2012, un détenu, Badreddine Shili, arrive à la prison de la Mornaguia, à Tunis. Il raconte à ses codétenus, dont Maher, qu’il a été complice d’un meurtre pour lequel un autre a été condamné.
Maher Manaï mandate un avocat et, en mars 2012, dépose une demande auprès du procureur de la république pour la réouverture de l’enquête. En août de la même année, le détenu Badreddine Shili est convoqué par le juge et il confirme ses dires et livre même le nom du tueur principal.
Avec l’apparition de ce nouvel élément, le parquet ordonne le réexamen de l’affaire, mais le ministère de la Justice rejette cette demande en 2013, indique l’avocat de Manaï.
Un comité de défense se met alors en place et les avocats de Manaï rencontrent, en août 2015, le président de la république Béji Caid Essebsi, à qui ils transmettent une demande de réexamen de dossier.
En janvier 2017, une autre demande en ce sens est présentée au ministère de la Justice.
Me Taïeb Bessadok, membre du comité, a annoncé, aujourd’hui, mercredi 19 juillet 2017, que la justice a enfin répondu positivement à cette requête et que le dossier va être rouvert.
L’affaire Manaï est certainement la plus grande bavure judiciaire jamais révélée en Tunisie. L’homme a déjà passé, injustement, 13 ans en prison…
Y. N.
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