Selon l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE), l’embauche dans la fonction publique a triplé entre 2011 et 2013 . Merci qui ?
Dans un article intitulé «2008-2016 : Evolution de l’embauche dans la fonction publique», publié dans la dernière newsletter de l’OTE (N° 7/2017), l’économiste Chafik Ben Rouine explique que l’évolution de l’emploi dans l’administration tunisienne peut être découpée en trois phases.
La 1ère phase, avant 2011, lorsque l’administration embauchait en moyenne 7.500 personnes par an. L’embauche a cependant explosé, durant les années 2011 et 2013, avec une moyenne de 22.200 personnes recrutées annuellement dans la fonction publique. C4était sous le gouvernement de la «troïka», la coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha, qui a placé des dizaines de milliers de ses partisans dans plusieurs secteurs, notamment l’éducation, le transport et la santé.
Selon M. Ben Rouine, cette explosion de l’embauche s’explique par le choix des autorités de l’époque d’absorber la tension sociale et de relancer la croissance par l’emploi dans la fonction publique à travers la politique de «Go & Stop», promue par l’économiste Taoufik Rajhi, qui est actuellement ministre-conseiller auprès du chef du gouvernement, Youssef Chahed, chargé du suivi des réformes majeures et président du Conseil des analyses économiques.
La dernière phase a été implémentée en 2014, quand l’Etat a quasiment suspendu les embauches et même réduit le nombre d’emploi en 2015.
Il est à noter que la phase «Stop» coïncide avec l’Accord de confirmation signé en 2013 avec le Fonds monétaire international (FMI), qui a doté l’Etat des moyens financiers pour faire face à une masse salariale qui a explosé et qui représente, aujourd’hui, près de 14% du PIB. .
E. B. A.
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