Un atelier régional de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) pour la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord s’est déroulé à Tunis du 21 au 24 août 2017.
L’objectif : contrer les menaces phytosanitaires dans les pays de la région qui nécessite une coordination effective entre les pays, un contrôle des importations et une communication spécialisée.
Au terme des travaux de l’atelier, organisé par le secrétariat de la CIPV et le bureau régional de la FAO pour la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, les pays ont rendu compte des progrès significatifs dans la mise en œuvre des activités du projet et les rapports des résultats des plans d’action ont mis en avant les aspects concluants, mais aussi les lacunes dans la mise en œuvre des mesures préventives.
Selon Dr Shoki Al Dobai, Integration & Support Team Leader – IPPC, «certains pays, bien qu’ils aient interdit l’importation d’oliviers des pays infestés par Xylella fastidiosa, importent encore d’autres plantes hôte et, dans certains cas, des plants d’olives. Les pays devraient être davantage vigilants et appliquer des mesures phytosanitaires plus rigoureuses sur le mouvement des plantes hôtes non seulement des pays à risques, mais aussi au sein même des pays de la région».
Les présentations de la séance de clôture ont passé en revues les progrès réalisés dans la mise en œuvre des plans d’urgence contre l’introduction et la propagation de la bactérie Xylella fastidiosa.
Ces plans d’urgence ont été élaborés en 2016, avec le soutien de la FAO et de la CIPV. Force est de constater que le travail préalable de collecte d’informations sur les ravageurs, parasites, bactéries ou insectes nuisibles pour les végétaux et plantes au niveau des pays de la région NENA confirme l’importance de la disponibilité des informations actualisées et leur rôle crucial dans toute perspective de prévention et de lutte contre l’introduction et la dissémination de la Xylella fastidiosa.
La Tunisie, la Libye, l’Algérie, l’Égypte, le Liban, le Maroc et la Palestine ont procédé à l’élaboration de «cartographies» par pays. Ces rapports représentent une source première de collecte de données considérables quant aux avancements des plans d’action et une base d’informations importantes sur la répartition géographique des variétés de plantes et un découpage nécessaire pour les mesures de diagnostic, voire de contrôles phytosanitaires à préconiser, en cas de suspicion ou pour des mesures de mises en quarantaines à entreprendre en cas d’urgence pour des infestations avérées.
Concernant les mesures de régulation et de contrôle en amont, il y a lieu de citer le cas de la Tunisie qui a créé un comité national pour le suivi et le contrôle des oliviers sur le territoire tunisien pour la prévention contre la Xylella fastidiosa.
En Tunisie, l’interdiction d’importation d’oliviers a fait l’objet d’une première décision ministérielle en 2015 qui concerne dans un premier temps, les pays contaminés. Cette décision ministérielle s’élargira à tous les autres pays en 2016 avec une implication des douanes, mobilisées pour le contrôle des importations.
Le rapport de la Libye rend compte d’un énorme travail de renforcement de capacités suite à la formation de 400 formateurs avec un ciblage des municipalités, compte tenu de leur répartition territoriale et leur aptitude à rassembler des échantillons pour des programmes de détection et de contrôle. Des initiatives inédites en matière de sensibilisation et de communication, avec plus de 12 ateliers pour les médias, l’investissement des réseaux sociaux avec les lancements de deux pages Facebook pour l’échange d’information sur Xylella fastidiosa ont été présentées.
Au Liban, les diagnostics Elisa, «DTBIA LAMP real time» et «conventional PCR» sont appliqués pour aider à la détection. Ces diagnostics sont également utiles pour la certification au niveau national. Ces tests sur les plantes mères sont importants comptes tenus de l’émergence de nouvelles bactéries, et nécessaires pour le secteur des pépiniéristes.
En Palestine, le plan de travail national est considéré comme une réussite. Parmi les indicateurs de réussite, les formations de sensibilisation auprès des agriculteurs qui seront poursuivis même après le projet. Un appel à un engagement de l’administration et à l’importance de créer une équipe spécialisée capable d’atteindre des résultats probants et mettre à disposition des informations actualisées sur la bactérie et autres parasites, avec une implication effective et un renforcement du rôle des différents partenaires impliqués.
Le Maroc à procéder à une évaluation du risque phytosanitaire de Xylella fastidiosa et une des principale conclusion ou recommandation formulée est qu’il est urgent, par rapport à la question de l’existence ou non de la bactérie dans les pays de la région, que la réponse négative par pays soit basée ou fondée sur des analyses et des données scientifiques.
Il convient de mentionner que les enquêtes de suivi sont cruciales pour s’assurer que les pays sont exempts de maladies, ceux-ci sont encouragés à mettre en œuvre ces enquêtes de suivi pour les plantes hôtes importées depuis 3 à 5 ans et à collecter des échantillons aléatoires pour diagnostic. Aussi, Dr Shoki Al Dobai affirme qu’il est fortement conseillé d’établir une communication effective et une collaboration constructive avec les Ong, la société civile et le secteur privé dans les pays afin d’en faire des partenaires importants et influents pour stimuler les résultats et maintenir la durabilité des résultats du projet.
Source : communiqué.
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